Une nouvelle année commence… avec déjà l’envie d’effectuer mes premiers semis de légumes en pépinière.
D’ailleurs, certains jardiniers ont déjà effectué leurs tout premiers semis, au chaud.
D’autres s’y préparent. D’autres encore préféreront acheter leurs plants en jardinerie ou chez un pépiniériste.
Et c’est précisément à ces derniers que s’adresse cet article (même si les jardiniers déjà expérimentés en la matière pourront peut-être y puiser quelques indications utiles).
Nous parlerons ici des espèces de légumes pouvant être démarrés, et élevés, en pépinière : tomates, aubergines, poivrons, melons, concombres, courgettes, courges, choux, salades, céleri…
Notons que les semis directs en pleine terre donnent en général de meilleurs résultats (plants plus productifs et plus résistants).
Mais faire ses plants de légumes en pépinière reste utile pour certaines cultures à développement long (aubergines, poivrons, céleris …). Ou si vous voulez simplement pouvoir récolter suffisamment tôt dans la saison (tomates, salades, choux, courges, courgettes, melons, concombres…).
Faire ses semis de légumes en pépinière présente de nombreux avantages…
Pourquoi faire ses semis de légumes en pépinière ?
Faire ses plants permet de réduire les coûts
Les plants coûtent cher, vous l’avez sans doute constaté ?
Faire soi-même ses semis de légumes en pépinière permet de faire des économies non-négligeables, d’autant plus si l’on fait son propre terreau et que l’on reproduit également ses graines.
Certes, si l’on souhaite produire assez tôt dans la saison, quelques investissements pourront s’avérer nécessaires, notamment pour l’achat ou la fabrication d’une enceinte de germination ou encore d’une serre. Mais ces investissements, somme toute raisonnables, seront vite rentabilisés.
Les plantations se font au bon moment
Souvent, les plants achetés ont végété quelque temps. Ils ont également parfois subi des chocs thermiques ou hydriques, sans que vous ne le sachiez. Ces stress rendent leur reprise plus délicate.
En effectuant vous-même vos semis en pépinière, vos plants de légumes pourront être mis en terre au stade de développement idéa. Et vous aurez parfaitement contrôlé les conditions de développement.
Les semences s’adaptent à vos conditions de cultures
Nombre d’espèces légumières et de variétés anciennes (ce n’est pas le cas des hybrides) peuvent se reproduire fidèlement. *(voir la note en bas de page)
Une semence est vivante. Les graines issues de vos cultures s’adapteront chaque année un peu plus à votre terroir, ainsi qu’au climat de votre région.
Ainsi, elles deviendront naturellement plus résistantes aux maladies.
La satisfaction de faire ses plants… et sa culture de A à Z
Quelle joie de voir une semence commencer à pointer le bout de son nez !
Quelle satisfaction de voir cette fragile plantule se développer de jour en jour !
Et quelle fierté de maîtriser une culture de bout en bout.
Allez, lancez-vous !
Je vais maintenant vous donner quelques conseils…
Comment faire ses semis de légumes en pépinière ?
Les supports de cultures pour faire ses semis de légumes
Il est possible de faire son propre terreau, avec des feuilles mises en tas pendant 2 ou 3 ans par exemple. Un compost de plusieurs années ayant perdu ses pouvoirs fertilisants pourra également être utilisé comme terreau.
On trouve aujourd’hui dans toute jardinerie digne de ce nom des terreaux biologiques de qualité, certes un peu plus cher que les terreaux non-bio (qui contiennent des éléments chimiques interdits en bio).
Les exigences des plantes varient selon leur stade de développement. Le substrat utilisé dépendra donc de ce stade.
Ainsi, un terreau de semis devra être particulièrement léger (on peut y ajouter du sable), se réchauffer facilement (couleur noire) et ne pas contenir (ou très peu) d’éléments fertilisants : un compost insuffisamment mûr risque en effet de bloquer la germination.
Un terreau pour le repiquage devra par contre être apte à nourrir la plante jusqu’à sa plantation : il contiendra donc du terreau de plantation ou de repiquage (1/3) du compost mûr (1/3 environ) ainsi que de la terre du jardin (1/3).
Les semis de légumes en pépinière
La réussite d’une culture est largement tributaire de la qualité du semis. La lumière, la température ainsi que la profondeur de semis jouent un rôle déterminant dépendant de l’espèce. Nous ne pourrons entrer ici dans les détails (je vous suggère de consulter les articles déjà parus sur les cultures potagères spécifiques, certains ont déjà été publié, d’autres sont à venir…).
Chacun a ses techniques : certains sèment les légumes directement en godet, d’autres préfèrent semer en terrine et repiquer les plants (parfois 2 repiquages). Vous adopterez l’une ou l’autre de ces pratiques en fonction du temps et l’espace dont vous disposez, mais aussi de l’expérience que vous en aurez.
Semez à une profondeur de 0,5 cm pour les petites graines et jusqu’à 3 cm pour les plus grosses. On considère une profondeur de semis à peu près équivalente à 5 fois l’épaisseur de la graine.
Après le semis, tassez légèrement et arrosez avec un brumisateur. Maintenez humide jusqu’à la germination (sans noyer le terreau).
Tant que les températures extérieures sont basses (- de 20 °C), les terrines ou godets de semis seront placés dans une pièce chaude de la maison (derrière un fenêtre exposée au sud dès que les plants sont sortis, sans quoi ils vont s’effilocher), dans une véranda chauffée, dans une enceinte de germination, dans une serre (attention aux nuits froides) ou encore sur une couche chaude.
Pour ce qui me concerne, je sème dans une terrine (fond percé) peu profonde remplie de terreau de semis (bio, bien sûr) ; je repique ensuite les plants en godets…
Repiquer les plants
Le repiquage favorise le développement du système racinaire.
Le repiquage en godets (1 plant par godet) s’effectue pour les tomates et les aubergines dès l’apparition des feuilles vraies (un repiquage plus tardif retardant la floraison) ; pour les autres légumes, au stade de 3 ou 4 feuilles vraies.
Mettez un peu de compost bien mûr au fond des godets pour aider au développement initial des plants puis complétez avec un mélange de terreau de repiquage (toujours bio évidemment) et de terre du jardin.
Éliminez les plants étiolés. Ils ne donneront rien de bon.
Ne tenez pas le plant par la tige (vous risqueriez de les casser et de plus les parties « froissées » n’émettent plus de racines).
Manipulez la plantule en le prenant sous les racines et mettez-le en place en le maintenant sous les racines (avec un peu de terreau autour) avec le pouce et l’index de l’autre main. Tassez bien autour de la tige.
Arrosez sans mouiller le feuillage.
Laissez sécher le terreau avant d’arroser à nouveau (une humidité permanente peut entraîner des maladies).
Petite explication en image avec le repiquage de plants de tomates :
Cette vidéo est extraite du module 7 de la formation Faites vos plants
Endurcir les plants
Quelques semaines avant la plantation, commencez à sortir les plants pendant les belles journées.
Cette simple opération permettra d’acclimater vos plants aux conditions extérieures de culture.
Bon semis à tous !
Note sur la reproduction des semences
*on distingue :
- Les plantes autogames (pollinisation du pistil par le pollen de la même fleur) se reproduisent fidèlement sans risque de croisement. Du moins le risque est extrêmement rare.
- Les plantes allogames (pollinisation du pistil par le pollen d’une autre fleur). Dans ce cas, les risques de croisement, et donc de dégénérescence de la variété sont importants. Des règles de distances (peu applicables dans un potager familial) s’appliquent pour reproduire une variété en minimisant les risques de croisement. On peut également pratiquer la fécondation manuelle (voir par exemple mon article sur la reproduction des graines de courges).