La piéride du chou (Pieris brassicae) est un joli papillon blanc, très commun en France.
Mais ne vous fiez pas aux apparences !
Car sa chenille, se nourrissant principalement de feuilles de choux (toutes les espèces y passent), peut causer de véritables ravages au potager.
Avant de voir comment en préserver nos cultures de choux, faisons déjà un peu connaissance avec cette piéride.
Qu’est-ce que la piéride du chou ?
Dans la vie, rien n’est jamais tout rose, ou tout noir…
Et la piéride en est une très belle illustration dans le monde animal.
La piéride adulte est en effet un joli papillon blanc, de 4 à 6 cm d’envergure, et reconnaissable notamment grâce à son point noir sur chaque aile.
Butinant de fleurs en fleurs, il participe activement à la pollinisation dans nos potagers et nos vergers.
Ce gracile papillon, outre le plaisir pour nos yeux, est donc utile dans un jardin.
Malheureusement, il n’en va pas de même de sa chenille.
En effet, les chenilles (grisâtres à verdâtres) de piéride peuvent dévorer un chou, ou autres crucifères, en quelques jours.
Cycles de vie de la piéride du chou
Les vols de piéride du chou sont observables du printemps (avril) à l’automne (octobre). Période pendant laquelle 3 générations peuvent se succéder…
Après avoir passé l’hiver sous forme de chrysalides, les adultes émergent en avril ou mai, selon la région et la météo.
En fin de printemps (entre la mi-mai et la mi-juin), les femelles issues de cette première génération vont pondre leurs œufs, par groupes de plusieurs dizaines, sur la face inférieure des feuilles de choux. Ces œufs en forme d’obus, mesurent environ 1 mm de long. D’abord jaune, leur couleur vire à l’orangé à l’approche de l’éclosion.
Dégâts engendrés par les chenilles de piéride
À peine écloses les chenilles de la piéride s’attaquent au feuillage de la plante hôte.
Elles commencent par grignoter les feuilles externes, y faisant quelques trous… Et elles deviennent de plus en plus voraces de jour en jour… Si bien qu’en moins d’une semaine, il peut ne subsister que le squelette d’un chou (les grosses nervures des feuilles), et éventuellement la pomme si celle-ci est déjà formée (pomme souvent abîmée, et risquant de pourrir, du fait des déjections laissées par les chenilles).
Faute de surface foliaire, et par conséquent de photosynthèse, les choux dévastés vont totalement péricliter.
Heureusement, la lutte contre ce parasite n’est pas des plus compliquées…
Comment protéger préventivement vos cultures de la piéride du chou ?
Éliminer les œufs
La première des préventions consiste en une surveillance accrue, quasi-quotidienne de vos choux, en gros à partir de la mi-mai.
Si vous passez du temps au potager, vous repérerez (s’ils sont présents, bien sûr) sans problème ces jolis papillons blancs, virevoltants au-dessus de vos choux…
Regardez alors attentivement sur la face inférieure des feuilles de choux… Vous y trouverez probablement des œufs, de forme oblongue, de couleur jaune vif puis orangé, regroupés par dizaines.
Éliminez-les…
Favoriser la biodiversité !
Comme toujours dans une démarche permaculturelle, la biodiversité est un chemin incontournable pour un bon équilibre des populations animales.
Car c’est bien en favorisant une grande biodiversité que les prédateurs naturels de la piéride du chou (oiseaux, reptiles, crapauds, araignées…) auront le plus de chance d’être présents en nombre suffisant.
Bien que ne faisant pas partie, à franchement parler, des « prédateurs », citons également les apanteles, des parasites très efficaces pour réguler les populations de piérides…
Par ailleurs, des plantes aromatiques à odeur forte (menthe, thym, romarin, verveine, sauge, céleri, absinthe…), disséminées ici ou là dans le potager, perturberont quelque peu les papillons, qui auront peut-être ainsi plus de mal à repérer les choux… En réalité, les études menées à ce sujet n’indiquent pas une réelle efficacité concernant la piéride, mais confirment un effet répulsif pour d’autres ravageurs (comme la mouche du chou notamment)… Il serait donc dommage de s’en priver.
De même, plutôt que de regrouper vos choux sur une même planche de culture, constituant ainsi une cible bien nette pour la piéride, éparpillez-les un peu partout tout en les associant avec d’autres cultures (tomates et salades sont par exemple de bonnes voisines. La betterave tiendrait à distance la piéride…).
L’idée de plante-martyre peut également être envisagée… Je partage ici un message envoyé par Luc il y a quelques années : « Par hasard, mes choux de Savoie (de Milan) se sont retrouvés à côté de valérianes (semis très spontanés, voire trop performants). Une bonne surprise, la piéride s’est occupée intensément des fleurs de cette plante. Je n’ai vu aucun papillon se poser sur les choux. Aucune chenille à ce jour. Vu notre été particulièrement pluvieux, je renouvellerai l’expérience la saison prochaine. » (si vous nous honorez toujours de vos visites Luc, un petit retour en commentaire serait super).
Tout comme pour les limaces, une couverture de fougère sera bénéfique (l’odeur semble éloigner le papillon).
Placer un filet anti-insectes
Des filets anti-insectes (disposés sur des arceaux) dès le début de la culture empêcheront les femelles de pondre sur les jeunes choux.
Certes, en fin de saison, lorsque les choux seront bien développés, elles parviendront parfois à pondre sur les feuilles touchant le filet (à travers celui-ci)… Mais les dégâts seront alors minimes.
Le filet constitue donc une solution efficace, pratique et non-chronophage… mais relativement coûteuse (les filets résisteront au mieux 2 ou 3 ans…).
Comment éloigner la piéride lorsqu’elle est présente ?
En cas d’attaque, au moment des vols du papillon, pulvérisez une décoction de tanaisie. ou une décoction d’abstinthe.
Des produits commerciaux (Baccillus Thuringiensis avec ou sans pyrèthes) sont également proposés dans les jardineries… Bien que naturels, ce sont des insecticides (des produits létaux donc)… Personnellement, il est hors de question d’en utiliser.
Certains vous conseilleront aussi le savon noir… Oui, c’est efficace… Mais c’est un insecticide, qui plus est non-sélectif (les larves de coccinelles, pour ne citer qu’elles, n’y surivront pas…). Je déconseille donc.
Allez, à vous de jouer !
Quels rapports entretenez-vous avec la piéride du chou ? Comment maîtrisez-vous ses ravages ? Avez-vous une méthode naturelle efficace à partager ? Dites-nous tout en commentaire ci-dessous.