Nuisibles au jardin, comment s’en débarrasser, sans rien faire !

Les nuisibles engendrent des dégâts importants dans votre potager naturel ou plus largement dans votre jardin ?

Vous luttez sans cesse : répulsifs naturels, insecticides (bio… ou pas), lutte manuelle… Tout y passe.

Mais vous avez beau faire, les dégâts perdurent de saison en saison, d’année en année.

Bref, vous commencez à vous décourager et pensez même peut-être à arrêter le jardinage (si ce n’est pas déjà fait).

J’ai aussi connu cela à mes débuts. Jusqu’à ce que je commence à prendre le temps d’observer… pour finalement envisager les choses sous un autre angle.

Pour le plus grand bien de mes cultures.

Et c’est de cette vision des choses dont j’aimerais vous parler aujourd’hui.

Mais de quoi parle-t-on à propos des nuisibles ?

Qu’appelle-t-on nuisibles au jardin ?

Mis à part quelques cas (comme les doryphores par exemple, qui, venant de contrées lointaines, n’ont pas vraiment de prédateurs naturels), les nuisibles ne deviennent nuisibles au jardin que lorsqu’ils se retrouvent en surnombre…

Et cette population excessive, responsable de dégâts dans nos cultures, est pratiquement toujours la conséquence d’un déséquilibre…

Alors, certes, du fait des pollutions environnantes entraînant la disparition, plus qu’inquiétante, de quantité d’insectes (Près de 80 % d’entre eux auraient disparu en une trentaine d’années en Europe !), d’oiseaux, de batraciens ou de mammifères, les équilibres naturels sont aujourd’hui bien précaires…

Et même le simple fait de jardiner engendre lui aussi des déséquilibres puisque nous intervenons sur le sol et la végétation (en éliminant la végétation spontanée afin de laisser le champ libre à nos cultures..)…

… Donc, par conséquent, sur les populations animales !

Mais ne pouvons-nous pas au moins, à notre niveau, participer un tant soit peu à préserver quelques espaces naturels susceptibles d’abriter une faune diversifiée ?

Nous y reviendrons plus loin.

Mais ce que je voudrais que vous reteniez déjà ici peut se résumer simplement comme suit.

Il n’y a pas d’un côté les bons insectes (ou autres animaux), appelés auxiliaires. Et d’un autre, les mauvais, les nuisibles (ou ravageurs).

Non !

En réalité, un animal ne devient un « nuisible » que parce que par manque de régulation de sa population. Et qu’il se trouve par conséquent présent en surnombre.

Et, dans un environnement (relativement) préservé, chaque animal n’est qu’un maillon d’une chaîne de vie (prédateurs, proies…) à l’origine formidablement orchestrée, et s’équilibrant d’elle-même.

Mais encore faut-il savoir rester serein…

Les auxiliaires pris pour des nuisibles

Pour la clarté de mon propos, nous allons employer, dans cet article, le terme d’auxiliaire… Bien que, comme nous l’avons vu, il n’y ait en réalité ni auxiliaire, ni nuisible.

Pour beaucoup de jardiniers, la peur des « nuisibles » est telle qu’ils ne peuvent s’empêcher d’intervenir dès lors qu’ils remarquent des animaux inconnus à leurs yeux…

Larve de cétoine dorée
Larve de cétoine dorée – Ce n’est pas un nuisible !  (Crédit photo : http://www.orchidee-poitou-charentes.org/spip.php?article1220)

Je vais prendre ici un exemple. Un abonné à ma prestation d’accompagnement personnalisé, m’a récemment posé une question, que voici :

« J’ai à vous soumettre un petit problème remarqué il y a peu dans mon compost. En effet, je viens de constater qu’il était habité, non pas seulement avec des vers de terre, ce qui est au demeurant normal, mais également par de gros verres blancs, qui me posent question. D’autres me conseillant de ne plus le répandre sous peine de contaminer mon jardin. Avez-vous une réponse à mon interrogation et surtout un mode d’action au naturel pour éradiquer cette nuisance si tant est qu’elle en soit une ? »

Mon intention n’est bien évidemment pas ici de clouer au pilori ce jardinier, qui n’est d’ailleurs qu’un exemple parmi tant d’autres. Et à qui je présente ici mes excuses s’il se sent offensé.

Et vous pourrez d’ailleurs remarquer qu’il émet lui-même une réserve « … Cette nuisance, si tant est qu’elle en soit une ? ». J’en profite d’ailleurs pour vous donner au passage un petit conseil : écoutez-vous ! Car très souvent, intuitivement, vous savez ce qui est bon…).

Alors, revenons à la question qui nous intéresse ici. Quel est ce « ver » ? Et en l’occurrence est-ce un « nuisible » ?

Suspens…

Il s’agit en fait de la larve de la cétoine dorée. Et cette larve joue un rôle important dans la décomposition des matières organiques et participe donc activement à l’élaboration d’un bon compost.

Alors, de deux choses l’une :

  • Les personnes qui lui conseillent de ne pas utiliser son compost confondent peut-être cette larve avec celle du hanneton. Une larve qui, détruisant les racines des plantes, peu en effet être nuisibles… Mais là encore uniquement lorsqu’en surnombre…). Mais la larve du hanneton est rarement présente dans un compost…
  • Ou bien alors, ils ne réagissent ici que par peur…

Quoi qu’il en soit, larve de cétoine ou de hanneton, la pire des choses auraient été d’éradiquer cette « nuisance » (des termes à bannir de votre vocabulaire en jardinage naturel).

Ok… Mais alors je fais quoi face à l’apparition d’un insecte identifié comme pouvant réellement causer de sérieux ravages sur mes cultures ?

Comment réagir face à des nuisibles au jardin ?

Réservez des zones naturelles dans votre jardin !

Une image vaut parfois mille mots. Je me permets donc de partager ici une pancarte figurant aux différentes entrées de la ville de Coulounieux-Chamiers (banlieue de Périgueux).

 

Laissez une partie de votre jardin en Jachère
La ville de Coulouniex-Chamiers, en bordure de Périgueux, donne l’exemple.

 

Car, en effet, les jachères (zones laissées au repos et dans lesquelles on va laisser la végétation spontanée se développer naturellement), outre leur intérêt pour la régénération des sols, vont abriter quantité d’insectes, de petits mammifères, d’organismes vivants invisibles à l’œil nu…

Je ne vais pas ici m’étaler sur la jachère, mais cette importante biodiversité va permettre, à la plupart des populations animales, de s’équilibrer naturellement, sans aucune intervention de notre part.

Zone en jachère au fond du jardin
Zone sauvage favorable à la biodiversité animale au fond de mon jardin.

Alors, vous vous dites peut-être ici que vous n’avez pas suffisamment de place dans votre jardin pour laisser une zone à l’état sauvage ? Allez… Vous avez bien moyen de trouver un petit espace… Ne serait-ce qu’entre 2 planches ou carrés de cultures ? Ou en bordure ?

Lorsque je parle de zones sauvages, on m’objecte systématiquement que c’est bien difficile à appliquer dans un jardin partagé… Les autres jardiniers font pression pour que le jardin soit « propre »…

Et c’est malheureusement encore (trop) souvent une réalité (bien que les choses évoluent favorablement dans ce domaine). Si vous êtes confronté à cette situation, je vous suggère de montrer cet article aux jardiniers récalcitrants…

Des tas de branchages, des murets de pierre, une mare… sont également autant de possibilités de favoriser encore la diversité animale, non seulement bénéfique à vos cultures… Mais à la vie sur terre en général.

Imaginez que tous – jardiniers, professionnels des espaces verts, communes… – nous agissions ainsi. Ne verrions-nous pas alors réapparaître quantités de populations animales en voie de disparition ?

Observez avant d’agir

Nous l’avons vu, la peur est mauvaise conseillère.

Et, par crainte de dégâts, lorsqu’il est confronté à ce qu’il considère comme un ravageur, le jardinier réagit très (trop) vite…

Il prend son pulvérisateur et détruit la cause, non pas de dégâts, mais de sa peur !

Or, s’il s’était contenté d’observer la situation, et à condition d’avoir mis en place des conditions propices à une plus grande diversité animale, comme nous venons de le voir, il aurait en général pu constater que l’invasion aurait été vite régulée… Les prédateurs naturels du « nuisible » s’étant chargé de cela.

Alors, certes, il peut arriver que l’on ait d’autres choix que d’intervenir.

Mais de grâce, n’utilisez pas d’insecticides (même certifiés bio – voyez ici mon point de vue à ce sujet) pour cela. Car vous ne feriez alors que créer un déséquilibre supplémentaire.

On donne souvent pour exemple l’élimination des pucerons… La nourriture favorite des coccinelles.

Éliminez tous les pucerons de votre jardin… Et vous aurez alors peu de chances d’y attirer des coccinelles (un formidable auxiliaire pour le jardinier).

Non, il y a d’autres méthodes, comme les associations de plantes, l’implantation de cultures destinées à perturber l’odorat des ravageurs, de fleurs ou, au pire, l’utilisation de répulsifs naturels à base de plantes (tanaisie, absinthe, menthe…) qui ne feront qu’éloigner ou tenir à distances les « indésirables », sans pour cela casser la chaîne de vie, et donc les équilibres naturels dans votre jardin.

Il est même parfois tout simplement possible d’éloigner, à la main, ces charmantes petites bêtes… Vous irez ensuite les déposer dans un endroit plus reculé de votre jardin… Ou dans le potager de votre voisin avec qui vous êtes en froid.

Pour en savoir plus sur quelques « ravageurs » communs

En conclusion sur les nuisibles au jardin

J’ai parfaitement conscience de la difficulté à rester tranquille face à une attaque animale qui pourrait, potentiellement, détruire tout ou partie de nos cultures…

Et il n’est par ailleurs pas toujours aisé de retrouver un certain équilibre dans un potager naturel… Cela peut demander du temps. Et certaines connaissances (cliquez ici pour les découvrir).

Mais j’ose espérer, qu’après lecture de cet article, vous commencerez à voir les choses sous un autre angle. Et que vous prendrez désormais les choses avec un peu plus de recul et de sérénité.

Sachez enfin que je suis à votre disposition pour vous accompagner et avancer pas à pas, à vos côtés, vers une pratique du jardinage plus respectueuse de notre environnement, moins coûteuse (laisser faire la Nature ne coûte rien…), moins exigeante en termes de temps de travail, et finalement plus productive… Car en jardinage naturel, vos rendements dépendent en grande partie de la biodiversité.

 

Tout au long de cet article, j’ai employé le terme de « nuisibles au jardin » ou encore parfois celui de « ravageur »… Pour être clair… Mais vous l’aurez compris, ce n’est là qu’une vue de l’esprit (dictée par la peur) et je vous demande maintenant d’oublier ces mots !

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