Notre maison brûle et nous regardons ailleurs !

Parfois, parler de jardinage me semble bien dérisoire…

Depuis plusieurs jours, le ciel de Dordogne (et bien d’autres j’imagine… dites-nous cela en commentaire) est bouché… par des particules de fumées… On n’en voit plus le bleu.

Ça sent le bois brûlé en permanence.

Respirer devient un peu plus difficile…

A tel point que me rendre au potager n’est plus un plaisir !

Que dormir les fenêtres ouvertes me fait me réveiller avec des maux de tête et cette odeur qui ne lâche plus mes narines de la journée.

 

Comme l’an passé…

En Dordogne, tout comme bien d’autres régions, les incendies du littoral, nous avaient alors déjà atteints… et asphyxiés pendant plusieurs semaines.

Mais nous parlons aujourd’hui de fumées qui ont traversé l’Océan Atlantique !

Après, la Californie, l’Australie, de nombreux pays européens durement touchés par des incendies dévastateurs ces dernières années, cette fois, c’est le Canada qui est atteint, avec une ampleur et des conséquences tellement énormes, que l’on préfère ne pas en parler…

 

Et, outre les conséquences directement visibles, ce ne sera pas sans incidence sur la santé… évidemment.

« En traversant l’océan, le nuage s’est débarrassé d’une partie de ses particules les plus lourdes. Celles qui devraient gagner l’Europe sont donc les particules les plus fines, celles « qui vont les plus loin dans le corps », explique le Dr Clairelyne Dupin, pneumologue. Les personnes atteintes de maladies respiratoires pourraient connaître des crises. » (Source : France TV Info)

Il va falloir remettre les masques…

Et espérer des orages.

 

Alors, oui, « notre maison », la Terre, brûle littéralement… et nous regardons ailleurs.

Jacques Chirac, en prononçant ces mots à la tribune du Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 (des mots qui ne sont d’ailleurs pas les siens), ne s’imaginait sans doute pas qu’ils seraient à ce point vrais 20 ans après…

Mais, comme tous les discours, ce ne sont que des mots… Et lui, comme ses successeurs, n’a, au bas mot, certainement pas été à la hauteur des enjeux…

 

Je pense d’abord à nos amis canadiens (nombreux à visiter ce blog), et aux conséquences directes sur leurs vies ! Ces incendies monstrueux sont aux portes de certaines villes…

Puis, je ne peux m’empêcher de penser au désastre écologique qui va en découler : des millions d’hectares brûlés, avec un accroissement inéluctable du réchauffement climatique ; des espèces animales et végétales rayées de la carte…

 

À quand des décisions politiques courageuses pour enrayer cela ?

À quand le simple respect des engagements pris lors des successifs Sommets pour la Terre ???

Rappelons ici que la France est condamnée pour inaction climatique (voyez ici ou encore ici)… N’est-ce pas Mr Macron, vous qui proclamiez, entre 2 tours de la dernière élection, que votre mandat serait écologique… ou ne serait pas ?

 

Aujourd’hui, au lieu de respecter vos propres engagements, vous nous demandez de regarder ailleurs…

Regardez ces dangereux terroristes !

Alors oui, il est plus facile d’interdire des collectifs engagés pour la défense de la Vie (voyez ici)…

Car c’est bien de ce dont nous parlons. Le collectif « Les soulèvements de la Terre » regroupe un grand nombre d’associations écologistes…

Certaines ont certes emprunté une voie quelque peu radicale… en s’attaquant à des infrastructures (du matériel donc…) jugés désastreuses pour l’environnement.

Doit-on les en blâmer ?

Face aux mensonges, « aux promesses qui n’engagent que ceux qui y croient » et à l’inaction des gouvernements successifs, ici et un peu partout dans le monde, la jeunesse a t-elle réellement d’autres moyens pour se faire entendre ?

J’ai, pour ma part, toujours privilégié, une approche pacifique, pédagogique et positive (« construisons un futur meilleur, chacun à notre niveau »)…

Mais, sincèrement, je me demande aujourd’hui si nous n’aurions pas mieux fait, il y a 30 ou 40 ans, de d’ores et déjà choisir une voie plus radicale ?

En serions-nous là aujourd’hui ?

Je l’ignore.

Mais, en tout cas, je ne peux condamner ceux et celles qui hurlent haut et fort que l’humanité court à sa perte !

Je soutiens à 100 % cette jeunesse qui se bat pour simplement espérer avoir un avenir.

 

Après, pour les politiques, il est facile de parler d’écoterrorisme…

Mais les assassins, ce sont les industries de mort (agro-chimie, énergies fossiles, exploitations sans limites des ressources naturelles, armement, etc.) dont vous défendez les intérêts.

Nous assistons à un véritable crime contre l’humanité.

Et nous devrions nous taire parce que nous dérangeons les intérêts de quelques mammouths ?

Devrais-je aussi me taire, parce que je ne serais là que pour parler de jardinage ? Ou parce que je risque moi aussi, pour avoir osé écrire cet article, de figurer sur des listes de dangereux terroristes à surveiller de près ?

J’exagère ?

Alors, voyez qu’écrivait Reporterre, le 21 juin :

« Si le décret est bien adopté en Conseil des ministres, les conséquences concrètes pourraient être importantes. « En théorie, cela veut dire que toute personne qui continue à utiliser l’identité visuelle, le slogan, les logos, ou qui continue à se revendiquer des Soulèvements de la Terre peut être poursuivie », explique Aïnoha Pascual, l’une des avocates du mouvement.

Ses membres pourront théoriquement continuer à se voir, mais ne « pourront plus organiser des réunions, préparer des actions ressemblant à ce que font les Soulèvements de la Terre », poursuit-elle.

Pour les personnes ne respectant pas l’interdiction, la peine pour reconstitution d’un groupement dissous peut aller jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Et afin de vérifier que l’interdiction est bien respectée, le gouvernement dispose de moyens de surveillance importants : écoutes administratives, captation de conversations y compris dans les véhicules et domiciles personnels, géolocalisation, etc. » (source : https://reporterre.net/Soulevements-de-la-Terre-une-dissolution-lourde-de-consequences).

Je ne me revendique pas des Soulèvements de la Terre (pas envie d’aller en prison, lâche que je suis…), mais je suis solidaire de ce mouvement !

La dérive autoritaire (je pense que l’on peut employer ces mots quand la Ligue des Droits de l’Homme et Amnesty Internationale dénoncent de telles décisions… voyez ici) de ce gouvernement ne réussira pas à endiguer la révolte légitime d’une jeunesse (mais pas seulement) qui ne demande qu’à pouvoir vivre.

 

Nous sommes d’accord, les gouvernants, et les industries polluantes, ne sont pas les seuls responsables. Nous avons aussi, chacun à notre niveau, notre part à effectuer (en consommant mieux et moins, en économisant l’énergie, en recyclant, en cultivant nos propres fruits et légumes…).

Et ce ne sont pas Emmanuel Macron ou Justin Trudeau qui ont directement allumer les feux de forêts (enfin, je ne crois pas).

Mais à quoi bon faire nos petits efforts, si les décisions prises à haut niveau (les intérêts économiques avant la Vie) vont à l’encontre du bien commun, menant ainsi inexorablement au pire ?

Et dès lors, des actions « radicales » (sans pour autant attenter à la vie de qui que ce soit, bien entendu) visant à faire pression sur nos gouvernants, ou plus simplement à empêcher concrètement des désastres écologiques, ne sont-elles pas nécessaires, ou pour le moins utiles ?

Le débat est ouvert… dans le respect des opinions de chacun SVP (maj 2 juillet : étant entendu que les thèses conspirationnistes ne sont pas des opinions… mais des manipulations basées sur des mensonges, faciles à vérifier… et qui n’ont donc pas leur place ici…).

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