La paille comme couverture du sol, avantages et inconvénients

La paille est un matériau très utile comme couverture du sol au jardin, et plus particulièrement au potager naturel.

Mais, comme tout autre matériau, la paille ne présente pas que des avantages.

Qu’est-ce que la paille ?

Le Robert définit la paille comme « Ensemble des tiges des céréales quand le grain en a été séparé. »

Par extension, les tiges de légumineuses après récolte des grains sont également considérées comme de la paille.

Principalement utilisée comme litière dans les élevages, la paille peut aussi remplacer le foin comme fourrage (de faible qualité) pour les ruminants en cas de pénurie.

En dehors des élevages, c’est un matériau utile dans le domaine de la construction écologique, comme source d’énergie, en vannerie ou encore en jardinage comme paillage.

C’est évidemment à cette dernière fonction que nous nous intéressons ici…

Avantages de la paille comme couverture du sol

Balles de pailles
Balles de paille (crédit photo : https://depositphotos.com/fr/)

La paille réduit l’évaporation de l’eau en maintenant le sol humide plus longtemps, ce qui diminue la fréquence d’arrosage.

Elle agit comme une barrière physique empêchant la germination et la croissance des herbes indésirables, limitant ainsi leur concurrence avec les cultures.

Elle protège le sol contre les variations extrêmes de température, en le gardant plus frais en été et plus chaud en hiver.

La paille limite l’impact direct de la pluie et du vent sur le sol, réduisant ainsi les risques d’érosion.

La paille est un matériau relativement ligneux, riche en cellulose. Par rapport au foin, il présente ainsi pour principal avantage de se décomposer beaucoup plus lentement. La couverture du sol constituée avec de la paille durera donc plus longtemps, limitant les besoins en renouvellement (moins toutefois que des matériaux plus durs comme les écorces par exemple).

De même, contrairement au foin, la paille ne contient en principe (ce n’est pas une vérité absolue…) pas de graines d’adventices. Ce qui limité évidemment les problèmes de colonisation du potager par ces dernières.

Par ailleurs, grâce à son rapport Carbone/Azote (C/N) élevé, en se décomposant, la paille enrichit le sol en matières organiques, améliorant ainsi sa structure et favorisant la formation d’un humus stable.

Elle favorise la vie du sol en offrant un habitat propice aux micro-organismes et insectes bénéfiques.

Inconvénients de la paille comme couverture du sol

Contrairement à ce que prétendent certains « gourous » du foin, du BRF ou encore des engrais verts, aucun matériau ni aucune technique de jardinage, ne présente que des avantages…

Chacun a ses inconvénients…

Voyons donc ceux de la paille en tant que couverture du sol au jardin.

Commençons par dire que la paille coûte relativement cher, et qu’il n’est pas forcément évident de s’en procurer. Je pense ici notamment aux régions dans lesquelles les cultures de céréales sont peu fréquentes.

La paille est issue de cultures de céréales… un type de culture sujet aux ravageurs et maladies. Ce qui fait que, en dehors d’exploitations agricoles certifiée en Agriculture Biologique, elle risque fortement de contenir des résidus de produits phytosanitaires chimiques… Aussi, je vous recommande vivement de privilégier une provenance biologique pour vous en procurer. Évitez en tout cas la paille de céréales dont la pousse aura été limitée avec un raccourcisseur de paille. C’est une vraie saloperie… Mais acheter de la paille biologique aura évidemment une incidence sur le coût… À moins de trouver de la vielle paille difficilement utilisable pour autre chose que le paillage.

Si la paille enrichira durablement le sol en se décomposant, elle n’apportera rien aux cultures en cours. Au contraire, en se décomposant, elle peut temporairement immobiliser l’azote du sol, nuisant alors à la croissance des plantes. C’est la fameuse « faim d’azote« .

À l’instar de la plupart des mulch, rongeurs et limaces trouveront accueillant une bonne couverture de paille…

Nous avons vu plus haut que la paille ne contenait normalement pas de graines d’adventices… Mais des graines de la céréale dont est issue la paille se retrouvent fréquemment dans une boule ou une botte de foin… Il conviendra dont de surveiller cela et d’éliminer rapidement d’éventuelles levées de céréales dans le paillage.

Enfin, si la paille est contaminée (par des champignons, insectes ou spores pathogènes), elle peut transmettre des maladies aux cultures…

Différentes pailles

Bien que cela ne soit pas clairement établi, « certaines pailles comme celle de seigle par exemple peuvent avoir des effets allélopathiques*. La paille d’avoine  inhibe la croissance de certaines adventices : plantain (Plantago lanceolata), herbe à aiguilles (Bidens pilosa) mais aussi de plantes cultivées (riz, tomate). Certaines espèces seraient indifférentes, tandis que la croissance du maïs et du souchet rond (Cyperus rotundus) serait, à l’inverse, favorisée par le mulch de paille d’avoine. » (source : Vergey France Fourrage).

*L’allélopathie se définit comme la propriété qu’ont certaines plantes à émettre des molécules chimiques affectant la germination et/ou la croissance d’adventices.

Les pailles de légumineuses sont plus riches en azote, calcium et phosphore que les pailles de céréales.

Vos observations éventuelles en la matière sont ici particulièrement bienvenues (en commentaire sous l’article)…

Tableau récapitulatif des avantages et inconvénients de la paille

AvantagesInconvénients
Facile à se procurer dans les régions céréalièresDifficile à se procurer dans les régions dans lesquelles il n’y a pas, ou peu, de cultures de céréales
Matériau se décomposant assez lentement assurant une couverture du sol plutôt durableRisques de faim d’azote
Matériau au rapport Carbone/Azote élevé aboutissant à la constitution d’humus stable (effet amendement)Se décomposant relativement lentement, la paille n’apportera pas grand chose aux cultures en cours (pas d’effet engrais)
Fournit un habitat propice aux micro-organismes et insectes bénéfiquesAttire les rongeurs et les limaces
Ne contient en principe pas de graines d’adventicesContient fréquemment des résidus de traitements chimiques si agriculture non biologique

 

À l’automne, une épaisseur de mulch de 10 à 20 cm permettra de protéger le sol pendant tout l’hiver. Et cela limitera les repousses d’adventices au printemps.

En période de cultures, une couverture de 5 à 10 cm sera suffisante. D’une part, on évitera ainsi d’étouffer les cultures en place. Et les risques de faim d’azote seront bien moindres qu’avec une épaisseur plus conséquente.

Mais le mieux reste encore une couverture constituée progressivement avec différents matériaux.

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