Dans ce nouvel article, nous allons parler biodiversité au jardin potager.
Étymologiquement, du grec « Bios« , bio signifie Vie.
Ainsi, la pratique du jardinage en permaculture implique le respect de la Vie, sous toutes ses formes :
- La vie minérale
- La vie végétale
- La vie animale
Nos pratiques de jardinage devront intégrer cette notion fondamentale de respect de la vie. C’est là la condition indispensable au bon équilibre d’un potager naturel et donc de la santé des plantes qui y prospèrent.
La biodiversité minérale
Les pierres présentes naturellement dans le jardin, par la lente érosion qui s’opère sur elles, libèrent des éléments minéraux utiles au développement des plantes.
Il est vrai qu’elles sont parfois gênantes pour le travail du sol. On pourra donc se contenter de retirer les plus grosses des zones cultivées. Il serait par contre inutile de pratiquer un dépierrage systématique. Car il nous faudrait alors compenses la perte des éléments minéraux par un apport extérieur.
D’autre part, les pierres ou les rochers servent d’abri à nombre d’auxiliaires utiles au jardin (serpents, lézards…). Veillons donc à préserver ou créer (pourquoi pas en utilisant les plus grosses pierres retirées de la zone de culture ?) des petits monticules de pierres dans un coin du jardin.
L’eau est une autre composante importante du jardin écologique. Non seulement, elle abrite elle aussi une faune importante (dont nos amis les batraciens) mais elle permet également d’irriguer nos cultures en période sèche. Nous aurons donc soin de créer ou d’entretenir une mare existante, si possible avec un écoulement (afin d’éviter la stagnation).
La biodiversité végétale
Motivé en cela par la vision d’un jardin parfaitement entretenu et par la fierté du travail bien fait, le jardinier n’a de cesse de combattre les herbes qui osent s’immiscer dans son potager ou au milieu de ses fleurs ornementales.
Pourtant, en jardinage biologique, il n’y a pas de mauvaises herbes, il n’y a que des adventices… C’est-à-dire des herbes utiles. Nous verrons dans un article consacré à ce sujet qu’il existe une autre façon d’aborder l’enherbement, évitant par la même un travail éreintant et souvent inutile de désherbage.
Il va également de soi que les herbes sauvages hébergent elles aussi nombre d’insectes ou autres auxiliaires fort utiles au jardin. Préserver des zones sauvages en bordure de son jardin est donc également indispensable au bon équilibre des plantes cultivées.
La biodiversité animale
Dans un potager en permaculture, la vie animale doit prospérer : vers de terre, insectes rampants ou volants, rongeurs ou autres petits mammifères, reptiles, oiseaux… Tous y jouent un rôle et participent utilement au bon équilibre de l’écosystème que constitue un jardin.
Éliminez un seul de ses habitants et c’est tout un équilibre qui s’en trouvera perturbé.
Certains insectes par exemple, de par la disparition de leurs prédateurs naturels, vont prospérer jusqu’à en devenir nuisibles pour vos cultures, et réduire ainsi parfois à néant, des semaines de travail acharné…
Il vous faut ici bien comprendre qu’aucun animal n’est nuisible en soit. C’est seulement lorsque sa population devient trop importante qu’il risque d’engendrer de sérieux dégâts.
Tant qu’une population demeure dans la limite du raisonnable, il va de soi qu’un certain partage est de mise… Les animaux ont aussi le droit de manger !
Notre travail quotidien consistera donc non pas à combattre une espèce que l’on juge nuisible.
Nous essayerons au contraire de préserver et de permettre la multiplication de la vie animale dans notre jardin. Ceci dans un objectif de diversité maximale.
Et c’est ainsi que les populations animales pourront, dans la majorité des cas, se réguler naturellement. Ce qui imitera les dégâts à un simple partage de bon voisinage…
Un fondement du jardinage naturel
Ce principe de respect de la biodiversité est l’un des fondements du jardinage biologique. C’est l’étymologie même du mot, et c’est ainsi que je l’ai abordé à mes débuts.
On constate malheureusement que le label bio est aujourd’hui quelque peu déprécié, notamment du fait de l’intrusion de la grande distribution dans ce secteur, et de certaines dérives en découlant : surfaces de cultures trop importantes ; mécanisation à outrance, au détriment des sols ; traitements systématiques non sans conséquences sur la biodiversité, même s’ils sont naturels…
Je continuerai néanmoins personnellement à me revendiquer du bio, en défendant et en mettant en pratique ses valeurs fondatrices de respect de la vie.
Mais force est de constater que le terme « permaculture » est aujourd’hui plus à la mode. Peu importe… Ce qui compte, c’est que cette approche respectueuse de la vie, sous toutes ses formes, perdure !