Le fumier de vache est un amendement organique précieux pour les jardiniers amateurs et professionnels.
Riche en nutriments essentiels, le fumier de bovins peut considérablement améliorer la qualité du sol. Il favorise également une croissance saine et abondante des plantes. Mais rappelons déjà que le fumier est un mélange de déjections animales et de litières (en général de la paille). Les déjections de bovins seules sont de la bouse (à n’utiliser en aucun cas tel quel dans votre potager).
Dans cet article, après avoir exploré les avantages du fumier de vache, nous verrons comment l’utiliser de manière efficace ainsi que les précautions à prendre pour en tirer le meilleur parti dans un potager naturel.
Les avantages du fumier de vache
Enrichissement du sol en nutriments
Le fumier de vache est riche en nutriments essentiels tels que l’azote, le phosphore, le potassium et divers oligo-éléments.
Ces éléments favorisent la croissance des plantes, renforcent leur système racinaire et stimulent la production de fleurs et de fruits.
Amélioration de la structure du sol
En plus des nutriments, le fumier de vache améliore la structure du sol en favorisant sa rétention d’eau et sa capacité de drainage.
Étant lourd, je vous recommande tout particulièrement ce type de fumier pour les terres légères (alors que le fumier de cheval sera plus favorable aux terres lourdes). Il leur conférera en effet davantage de « coffre » et les rendra ainsi plus stables.
En outre, le fumier crée un environnement idéal pour la croissance des plantes, en évitant le compactage du sol.
Activation de la vie microbienne
Le fumier favorise le développement de micro-organismes bénéfiques dans le sol.
Les bactéries et les champignons aident à décomposer la matière organique, libérant ainsi des éléments nutritifs essentiels pour les plantes.
Utilisation du fumier de vache au jardin
Avant d’aller plus loin, distinguons ici les engrais des amendements.
Les premiers visent à nourrir directement les plantes cultivées, alors que les seconds ont pour objectif principal d’enrichir la terre sur le long terme (production d’un humus stable).
Le compost, bien que contribuant tout de même à la vie du sol, est d’abord considéré comme un engrais (mis à disposition immédiate des éléments minéraux pour les cultures). Le fumier non décomposé est un amendement (sans doute le meilleur qui soit).
En jardinage naturel, notre objectif premier devrait être d’amender la terre… les « engrais » ne venant qu’en complément.
Au printemps, comme engrais
Il est hors de question d’apporter du fumier frais (c’est-à-dire non composté) au printemps (ou de manière plus générale avant la mise en place de cultures). Non seulement les racines des plantes cultivées pourraient brûler (ammoniac), mais les risques sanitaires (bactéries) sont également importants.
Pour un apport printanier, le fumier de vache, comme tout fumier, doit préalablement avoir été composté, seul ou éventuellement avec d’autres déchets de jardin et des résidus de cuisine.
Le compost mûr (c’est-à-dire parfaitement décomposé) obtenu, après plusieurs mois de compostage, pourra être épandu juste avant la mise en place des cultures, ou même au pied de ces dernières.
Ce fumier composté aura principalement un effet engrais (nourrit directement la plante), même s’il est tout de même bénéfique pour la vie du sol…
Selon les légumes cultivés (détails dans votre guide pratique), les quantités varieront de 0… à plus de 3 kg au m², soit 30 kg pour 10 m² (ce qui représente environ une brouette).
En automne, comme amendement
Vous pouvez toutefois apporter du fumier non composté directement au jardin, mais à l’automne. Ce délai de plusieurs mois (3 mois minimum) avant la mise en place des cultures permettra la décomposition des éléments indésirables.
Le fumier non composté est plus favorable à la vie du sol, et à son amélioration à long terme, que du fumier composté.
Épandez le fumier frais à raison de 100 à 300 kg pour 100 m² (soit 1 à 3 kg au m²).
Laissez-le en surface (ou intégrez-le éventuellement superficiellement au sol par un léger griffage). Vous pouvez utilement le recouvrir de feuilles mortes, de foin, de paille, ou de BRF… Ces matériaux supplémentaires favoriseront la décomposition tout en apportant une couche de protection supplémentaire pour le sol.
Par précaution sanitaire, je vous déconseille toutefois d’apporter du fumier frais, même à l’automne, sur des parcelles qui recevront ultérieurement des légumes dont les parties consommables risqueraient d’être directement en contact avec un fumier qui serait insuffisamment décomposé (légumes racines, salades, concombres et melons laissés à ramper sur le sol…).
Utilisation modérée
Il est essentiel d’utiliser le fumier avec modération. Car une utilisation excessive peut déséquilibrer le sol en le rendant trop riche en azote… Ce qui peut nuire aux plantes, mais aussi à l’environnement.
Précautions à prendre avec le fumier de vache
Sécurité alimentaire
Afin d’éviter tout risque de contamination bactérienne, ne mettez jamais de fumier frais sur des cultures de légumes qui seront consommés crus.
Respect de l’environnement
Des apports excessifs peuvent entraîner des fuites de nitrates dans les nappes phréatiques.
Aussi, utilisez le fumier avec parcimonie et conformément aux besoins des différents légumes (précisés dans Mon Potager au Naturel).
Le fumier de vache est précieux pour tout jardinier souhaitant améliorer la fertilité de son sol de manière naturelle… Et par extension avoir des cultures pleines de vitalité et des récoltes abondantes.
Enfin, n’oubliez pas que le fumier est une ressource renouvelable qui contribue également à réduire les déchets agricoles. Ce qui en fait un choix écologique pour l’amendement de votre jardin.
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