Le fumier de mouton au jardin

Dans notre série d’articles sur le fumier animal, penchons-nous aujourd’hui plus précisément sur le fumier de mouton.

Quelles sont ses caractéristiques principales ? Où se procurer du bon fumier de mouton ? Comment l’utiliser au mieux au jardin et notamment au potager naturel ?

C’est parti…

Qu’est-ce que le fumier de mouton ?

excréments frais de mouton
Mieux vaut ne pas utiliser les excréments frais tels quels…

Rappelons déjà que le fumier est un mélange de déjections animales et de litière (paille, broyat, etc…).

Les excréments seuls ne sont donc pas du fumier… Et ils ne doivent pas être utilisés tels quels au jardin, ceci afin d’éviter tout risque sanitaire.

Note : nous parlons ici de fumier de mouton, mais le fumier de chèvre a peu ou prou les mêmes caractéristiques… J’utiliserai donc également les termes de fumier ovin.

Principales caractéristiques du fumier ovin

Un matériau chaud

Tout comme le fumier de cheval, le fumier de mouton se réchauffe facilement et rapidement.

Il est donc particulièrement approprié pour réchauffer et enrichir les terres lourdes, argileuses.

Un matériau neutre à légèrement alcalin

Le fumier de mouton a un PH compris entre 7 et 8.

Il est donc neutre à faiblement alcalin.

Son utilisation ne posera par conséquent aucun problème dans la plupart des terres. Toutefois, dans une terre fortement calcaire, les apports seront raisonnés (quantités inférieures à celles préconisées plus bas).

Un fumier riche en éléments nutritifs

Fumier de mouton au pied d'un arbre fruitier
Notamment riche en potasse, le fumier de mouton sera apprécié des arbres fruitiers.

Le fumier ovin est une source riche en azote et en potassium, un peu moins en phosphore. Ces trois éléments sont essentiels à la croissance et à un développement sain des plantes.

Plus riche en potasse que les autres fumiers, son apport est donc particulièrement intéressant pour la fertilisation des légumes fruits et des arbustes et arbres fruitiers.

Il est par contre relativement peu pourvu en phosphore.

Pour comparaison avec des engrais chimiques, on estime ainsi qu’un apport de 250 kg de fumier de mouton sur 1 are (=100 m²) fournira au sol :

  • 2 kg d’azote total (N), dont une faible part sera minéralisée pour la culture de l’année (moins de 600 g) ;
  • 1 kg de phosphore (P) ;
  • 3 kg de potasse (K)) ;
  • 1 kg de calcium (Ca) ;
  • 0.5 kg de Magnésium (Mg) ;
  • 100 kg d’humus (un engrais chimique n’apportera aucun humus… c’est là un avantage primordial des matières organiques… qui nous amène au point suivant…).

Une action lente et durable

Contrairement à certains engrais chimiques qui peuvent brûler les plantes en raison de leur forte concentration, le fumier de mouton libère ses nutriments lentement, offrant ainsi une source continue de nourriture pour les plantes sur une plus longue période.

En plus d’apporter des éléments nutritifs, le fumier de mouton améliore la structure du sol, favorisant ainsi la rétention d’eau et la circulation de l’air.

Où se procurer du fumier de mouton ?

Notez qu’un mouton adulte produira entre 2 et 3 kg de fumier par jour !  Ce qui est considérable.

Aussi, si vous avez un peu de terrain*, y mettre quelques moutons à paître vous dispensera, de façon écologique, non seulement de la tonte (de l’herbe… pas du mouton lui-même… sa tonte étant indispensable pour son bien-être en été !), mais cela vous fournira aussi un amendement gratuit pour vos cultures.

À défaut d’avoir des moutons chez vous, choisissez un fumier de qualité… Optez de préférence pour du fumier de mouton provenant de sources fiables et bien gérées, c’est à dire issu d’élevages biologiques ou biodynamiques.

Certaines collectivités “utilisent” aujourd’hui des moutons en lieu et place des tondeuses… Elles ont peut-être du fumier à disposition, par exemple via une plate-forme de compostage ? Renseignez-vous !

*2000 m² étant une surface suffisante pour assurer le pâturage et du foin pour 2 moutons (le mouton n’aime pas la solitude).

Comment utiliser le fumier de mouton dans un jardin en permaculture ?

Épandage à l’automne

La méthode la plus sûre et efficace consiste à épandre le fumier de mouton à l’automne, sur les parcelles potagères libres de cultures, ainsi qu’au pied des fruitiers.

Cela protégera le sol pendant l’hiver, et les éléments nutritifs seront libérés et à disposition des cultures au printemps suivant.

Épandez-le, le plus uniformément possible, à raison de 2 à 3 kg au m².

Vous pouvez éventuellement l’incorporer très superficiellement au sol, par un léger griffage… Mais le mieux est, à mon sens, de recouvrir le fumier d’un peu de paille, de foin, de BRF ou encore de feuilles mortes… Vous favoriserez ainsi la vie au niveau du sol, ainsi que le démarrage d’un processus de décomposition.

Quelle quantité de fumier de mouton au potager ?

Bien que le fumier de mouton soit bénéfique, un apport excessif pourrait entraîner une accumulation de nutriments dans le sol, ce qui est préjudiciable à la santé des plantes.

Un apport raisonné de fumier de mouton permet une bonne fertilisation des cultures ainsi que le maintien de la matière organique du sol.

Je vous recommande un apport de 200 à 300 kg à l’are (soit 2 à 3 kg pour 1 m²).

Épandage au printemps : compostage préalable obligatoire

Fumier de mouton en tas pour compostage
Comme pour les autres fumiers, le compostage du fumier de mouton est une pratique fortement recommandée en cas d’épandage printanier.

Le fumier de mouton peut éventuellement être épandu au début du printemps pour préparer le sol avant la saison de croissance (légumes gourmands sans contact avec le sol).

Toutefois, dans ce cas, pour éviter tout risque de transmission de maladies, je vous recommande fortement de le composter avant de l’épandre dans votre potager naturel.

Notez également que l’azote présent dans le fumier ne se libère que très progressivement. Aussi, un apport printanier de fumier non composté n’apportera pas, ou peu d’azote aux cultures qui seront alors mises en place… Pire, vous exposeriez alors vos cultures à une faim d’azote

Par ailleurs, le fumier de mouton étant compact et sec, il se composte difficilement…

Bref, en clair, mieux vaut épandre le fumier ovin à l’automne…

 

En conclusion, l’utilisation du fumier de mouton peut être un moyen efficace et écologique d’enrichir votre potager. En suivant les bonnes pratiques d’application et en prenant les précautions nécessaires, vous pouvez profiter des nombreux avantages que ce fertilisant naturel offre à vos plantes, tout en contribuant à la santé à long terme de votre sol et de l’environnement.

 

Crédit photos : https://depositphotos.com/fr/

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