Le Chénopode Blanc : Une Plante Sauvage aux Multiples Vertus

Le chénopode blanc (Chenopodium album), souvent considéré comme une mauvaise herbe envahissante, est une plante méconnue aux nombreuses qualités nutritives et médicinales.

Cet article explore les caractéristiques, les bienfaits et les utilisations de cette plante étonnante, cousine du quinoa (Chenopodium quinoa).

Caractéristiques du Chénopode Blanc

Floraison de chénopode blanc
Les fleurs de chénopodes sont regroupées en grappes très denses.

Le chénopode blanc est une plante annuelle appartenant à la famille des Amaranthaceae.

Voici quelques-unes de ses caractéristiques distinctives :

  • Apparence : la plante peut atteindre une hauteur de 30 à 200 cm. Elle présente des feuilles alternes, triangulaires à rhomboïdes (forme de toupie), recouvertes d’une fine poudre blanche sur la face inférieure, d’où son nom.
  • Fleurs et fruits : les petites fleurs verdâtres apparaissent, de juillet à octobre, en grappes denses, à l’aspect farineux et gras au touché. Elles donneront naissance à de minuscules graines noires, très résistantes.
  • Habitat : on le trouve couramment dans les terrains vagues, les bords de route, les potagers et les champs cultivés.

Une plante bioindicatrice

Comme toute plante spontanée, le chénopode blanc nous donne des indications intéressantes sur l’état de la terre de notre jardin.

En l’occurrence, la prédominance du chénopode blanc peut indiquer :

  • un sol laissé trop longtemps à nu (le chénopode a besoin d’un sol nu et libre pour s’établir) ;
  • un excès d’épandage de matières organiques d’origine animale (fumiers) non ou mal compostées ;
  • sur un sol nitraté (excessivement riche en azote), un contraste hydrique sévère (on passe en peu de temps d’un sol très humide à un sol très sec) ;
  • la conséquence d’un travail du sol par temps trop sec.

Une plante comestible

Bienfaits nutritionnels

Le chénopode blanc est une véritable mine de nutriments :

  • Richesse en vitamines et minéraux : il est particulièrement riche en vitamines A, C et K, ainsi qu’en calcium, fer, magnésium et potassium.
  • Protéines et fibres : les feuilles et les graines contiennent des protéines de haute qualité et une bonne quantité de fibres alimentaires, aidant à la digestion et au maintien d’une bonne santé intestinale.

Comment cuisiner le chénopode blanc ?

Chénopode blanc - feuillage comestible
Les jeunes feuilles de chénopode blanc sont plus tendres…

Le chénopode blanc se consomme de différentes façons :

  • Feuilles : les jeunes feuilles peuvent être consommées crues en salade ou cuites comme des épinards. Elles sont délicieuses sautées avec de l’ail et de l’huile d’olive.
  • Graines : les graines peuvent être moulues en farine ou cuites comme le quinoa. Elles ajoutent une texture intéressante et une valeur nutritionnelle supplémentaire aux soupes et aux ragoûts.

Voyez quelques recettes avec du chénopode blanc ici… Et, pour en découvrir plein d’autres, n’hésitez pas à saisir “recettes chénopode blanc” dans la barre de recherche de votre navigateur internet

Précautions d’utilisation

Bien que le chénopode blanc soit généralement sûr à consommer, quelques précautions s’imposent :

Chénopode à feuilles de figuier
Attention : le chénopode à feuilles de figuier serait toxique.
  • Une consommation modérée : tout comme l’oseille, la rhubarbe ou même les épinards, les feuilles de chénopode blanc contiennent des oxalates, des acides organiques des végétaux qui peuvent interférer avec l’absorption du calcium et pouvant potentiellement provoquer des calculs rénaux. La cuisson permet de réduire la teneur en oxalates. La consommation de chénopode doit rester modérée (en particulier cru). Les personnes sensibles des reins ou avec des soucis d’arthrite s’abstiendront…
  • Identification : assurez-vous de bien identifier la plante avant de la consommer. Le chénopode à feuilles de figuier, caractérisé par ses feuilles découpées ressemblant à celles du figuier (alors que le chénopode blanc se distingue par son duvet blanc sur la face inférieure des feuilles) est parfois signalé comme ne devant pas être consommé (d’autres sources indiquent que tous les chénopodes sont comestibles…). Dans le doute, abstenons-nous…

Un petit tuyau au passage : pour vous aider à reconnaître une espèce végétale, ou même à distinguer une variété d’une autre, le site PlantNet présente un outil très pratique (qui s’améliore d’année en année, même s’il n’est pas encore fiable à 100%… j’ai justement constaté qu’il pouvait rencontré quelques difficultés pour distinguer différents chénopodes…). Chargez une image… le système fait le reste, avec un pourcentage de probabilité.

Une plante médicinale

Cette plante possède également des propriétés médicinales :

  • Anti-inflammatoire et antioxydant : les extraits de chénopode blanc s’utilisent pour leurs propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, aidant à réduire le stress oxydatif et l’inflammation dans le corps.
  • Détoxifiant : traditionnellement, on utilise les feuilles en infusion pour leurs effets détoxifiants sur le foie.
  • Soins cutanés : des cataplasmes de feuilles broyées appliqués sur les plaies et les irritations cutanées favoriseront la guérison.

Comme toujours l’avis d’un professionnel de la santé est requise pour une utilisation médicinale.

Comment se débarrasser du chénopode blanc ?

Bien qu’étant une plante intéressante à de nombreux égards, le chénopode blanc peut s’avérer très envahissant.

Ses graines, extrêmement nombreuses (jusqu’à 70 000 sur un plant et se conservant une dizaine d’année dans le sol)  peuvent en effet rapidement coloniser un potager… si le sol reste à nu…

La première leçon à tirer est, bien évidemment, de pailler autant que possible le sol du jardin.

Mais, s’il est déjà présent, il conviendra en outre de faucher les jeunes pousses au printemps, en tout cas avant formation des graines (sauf si l’on souhaite en récolter, par exemple dans un coin un peu à l’écart des cultures).

Des actions complémentaires permettront d’éliminer le chénopode de nos zones cultivées :

  • le faux semis : préparez le sol, comme pour un semis, afin de favoriser la levée des graines présentes… On sarcle ensuite afin d’éliminer les jeunes pousses ;
  • le bâchage : la pose d’une bâche, en début de saison, empêchera la levée du chénopode.

Les apports de fumier non, ou mal compostés, sont également à proscrire.

Conclusion

Le chénopode blanc, souvent perçu comme une simple mauvaise herbe, mérite une place de choix dans nos jardins et nos cuisines.

Ses multiples bienfaits pour la santé et ses nombreuses utilisations culinaires en font une plante précieuse et sous-estimée.

En redécouvrant cette plante sauvage, nous pouvons enrichir notre alimentation et profiter de ses vertus médicinales.

Vos remarques et recettes sont bienvenues en commentaire ci-dessous…

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