Bonjour,
Je sais que tous les lecteurs et lectrices de ce blog n’ont pas la chance d’avoir un terrain pour cultiver… mais aimeraient tout de même jardiner !
N’étant pas spécialiste de la question, mais souhaitant néanmoins vous fournir quelques pistes, j’ai invité aujourd’hui Valérie, créatrice du blog « Mon Balcon-Jardin » à rédiger un article pour vous.
Elle a choisi de vous présenter 8 astuces écolos pour jardiner sur un balcon.
Merci à Valérie et bonne lecture à vous !
Gilles
Le jardinage est la mode, et plus particulièrement, le jardinage urbain.
Ce n’est plus l’activité démodée de grand-maman, mais un hobby “lifestyle”. Comme pour beaucoup de phénomènes actuels, cela a des bons et des mauvais côtés.
La plupart d’entre vous qui cultivez ou souhaitez cultiver un balcon-jardin, sont à la recherche d’un peu plus de verdure et d’un retour à la nature. Cependant, on peut observer aussi une tendance contraire : celle de la commercialisation et de l’exploitation de ce besoin tout à fait compréhensible, surtout quand on vit en ville.
Évidemment, décorer son balcon-jardin avec plein de nouveaux objets de décoration super stylés qui seront passés de mode dans quelques mois, ou avec des belles fleurs achetées en vitesse au supermarché, ça peut être tentant. Mais de cette façon, on passe complètement à côté de l’idée originale.
Ne me comprenez pas mal, j’ai certes parfois, des tendances minimalistes, mais je ne souhaite pas non plus renoncer à me faire plaisir et à embellir mon balcon-jardin selon mes envies. Cependant je crois qu’en respectant quelques règles, on peut considérablement améliorer le bilan écologique de son balcon-jardin, sans perdre (beaucoup) en confort et en qualité.
Vous n’êtes bien-entendu pas obligés d’appliquer toutes ces astuces en même temps. Commencez par celles qui vous semblent les plus faciles. Et je ne prétends pas non plus avoir fait le tour de la question et avoir là une liste exhaustive. Si vous avez plus d’idées, elles seront les bienvenues dans les commentaires !
Astuce n°1 : renoncez aux pesticides et engrais chimiques
Beaucoup d’entre vous ont sans-doute envie d’un petit potager sur leur balcon.
Selon la taille de votre balcon ou de votre terrasse, c’est souvent l’envie de faire pousser quelques aromates, des tomates-cerises ou des fraises mûries au soleil par exemple, qui vous pousse.
Peut-être voulez-vous aussi faire voir à vos enfants que les fruits et légumes ne poussent pas en barquette au supermarché.
Alors il serait très dommage “d’empoisonner” vos futures récoltes avec des engrais et pesticides chimiques ! D’ailleurs, ceux-ci ne sont pas seulement nuisibles pour les insectes (comme les abeilles) mais pour vous et votre famille.
Sachez qu’il existe des alternatives naturelles à ces produits (voir aussi l’astuce n°6) et des moyens naturels qui limitent la prolifération des nuisibles.
Astuce n°2 : choisissez des plantes adaptées au climat de votre région et de votre balcon
Le jardinage est souvent une suite de hauts et de bas, et je prétends que les échecs font partie de l’apprentissage.
Cependant, vous pouvez réduire ceux-ci si vous choisissez vos plantes de façon astucieuse.
Observez le climat régnant autour de vous et spécialement sur votre balcon.
Les balcons sont souvent très chauds et secs en été. Si c’est le cas, évitez les plantes aimant la fraîcheur. Et si votre balcon est orienté au nord, évitez les plantes qui adorent le soleil.
Des plantes bien choisies seront beaucoup plus belles et plus robustes. Elles nécessiteront moins de soins et seront moins sensibles aux nuisibles.
De plus, si vous choisissez des plantes “locales”, elles auront l’avantage d’être adaptées aux besoins des insectes autour de vous.
Astuce n°3 : utilisez du terreau sans tourbe et utilisez-le plusieurs fois
Certains terreaux trouvés dans le commerce contiennent de la tourbe.
Celle-ci en effet a l’avantage de mieux garder l’humidité et de rendre le substrat plus acide.
Malheureusement, la tourbe provient de tourbières constituant un écosystème particulièrement fragile. La tourbe a besoin de centaines d’années pour se former et son exploitation détruit la faune et la flore de ce milieu. De plus, l’exploitation des tourbières libère le gaz à effet de serre qui y était stocké.
Mais il existe des alternatives faciles à trouver à présent. Prenez donc garde à acheter le bon terreau !
De plus, il n’est pas toujours nécessaire de changer intégralement votre terreau lors du rempotage ou du semis de nouvelles plantes.
Certaines plantes à culture rapide, ou les aromates par exemple ont des besoins nutritifs faibles et s’accommoderont d’un terreau “d’occasion”.
Dans ce cas, bien sûr, renseignez-vous sur les besoins nutritifs de vos plantes et sur les incompatibilités. Toutes les plantes ne font pas bon voisinage !
Astuce n°4 : plantez ou semez des fleurs simples
Je sais, les fleurs doubles sont souvent irrésistibles…
Vous les connaissez sans-doute, ces fleurs bien “remplies” qui ont parfois des airs de gros pompons. Ce sont donc, la plupart du temps, des fleurs dites “doubles”.
Parfois, il est même difficile de les distinguer des fleurs simples, et même les graines de fleurs bios produisent parfois des fleurs doubles.
Mais voilà…
Les fleurs doubles sont certes attractives pour nous mais pas du tout pour les abeilles et les papillons. En effet, elles les attirent, mais ne leurs offrent ni nectar ni pollen. Un bel emballage vide, ça vous dit quelque chose ?
Inutile toutefois de vous débarrasser de vos fleurs doubles immédiatement, elles ne sont pas nuisibles. Mais si vous devez les renouveler, faites le bon choix !
Astuce n°5 : choisissez bien vos graines
Pour commencer, pour beaucoup d’espèces, mieux vaut faire ses semis soi-même.
En achetant un sachet de graines, vous achetez des centaines de “futures” plantes. Placées dans un endroit sec et frais, les graines se gardent plusieurs années (sauf exception) et le bilan écologique d’un tel sachet, comparé à celui d’un plant est bien meilleur. De plus les semis ne sont pas si difficiles que ça et voir apparaître les premières pousses est toujours une grande joie.
A présent, il est devenu assez facile de se procurer des graines issues de l’agriculture biologique. Il s’agit parfois de variétés rares que vous ne trouverez pas dans le commerce “toutes faites” et qui augmenteront un peu la diversité autour de vous.
Lors du choix de vos graines, prenez garde à acheter celles qui ne portent pas la mention “F1”. Ces dernières en effet vous donneront des hybrides avec certes des propriétés avantageuses, mais vous ne pourrez pas récolter les graines à votre tour.
Astuce n°6 : faire du compost
Évidemment, il ne s’agit pas ici d’installer un tas de compost sur votre balcon. Même si vous avez assez de place (ce qui est rarement le cas), il vous manquera le contact avec la terre et les vers de terre qui vont avec.
Cependant, tout espoir n’est pas perdu. Il existe des composteurs adaptés aux balcons et terrasses même si ceux-ci restent de petites tailles. Ils vous permettront tout de même d’utiliser une partie de vos déchets organiques (selon la taille de votre ménage) et de couvrir une partie de vos besoins en engrais.
Si vous êtes bricoleurs, vous pouvez fabriquez un composteur vous-même. Sinon optez pour un lombricomposteur acheté dans le commerce ou un bokashi.
Sachez également qu’un bon compost ne produit pas d’odeurs désagréables.
Pour ma part, j’utilise depuis des années un “Kubi” déniché en Allemagne qui me sert à la fois de “carré potager” et de composteur.
Astuce n°7 : Paillez pour économiser l’eau
Sur les balcons en été, les températures sont souvent élevées.
De plus, s’ils sont exposés, au vent, l’évaporation est importante.
Et puisque les réserves en eau sont limitées dans des contenants de petite taille, l’arrosage peut vite devenir une corvée.
Pour réduire vos allées et venues entre le robinet (de la cuisine ou de la salle-de-bain) et le balcon ainsi que votre consommation en eau, pensez à pailler vos cultures (en utilisant de la paille justement ou d’autres matériaux adaptés) dès la fin du printemps.
La fréquence des arrosages sera nettement diminuée.
Et n’oubliez pas non plus d’utiliser l’eau de cuisson de vos pâtes, riz et légumes (sans sel !) pour arroser vos plantes. Ils vous remercieront pour cette extra-portion de minéraux !
Astuce n°8 : pensez au recyclage et aux matériaux naturels
Bien que les offres des jardineries, des magazines et sites “lifestyle” soient souvent tentantes, prenez le temps de vous interroger sur l’empreinte écologique du matériel que vous souhaitez acheter.
Tout d’abord, le matériel nécessaire pour jardiner sur son balcon-jardin est assez limité.
Pas besoin d’un grand nombre d’outils : un plantoir (voire une grande cuillère), des gants, une griffe (qui peut être remplacée par une fourchette), un arrosoir, une cuvette et des pots.
Et voilà le tour est joué !
De cette façon, vous ne rendrez pas seulement service à la nature, mais aussi à votre porte-monnaie. Et vous gagnerez de la place, que vous pourrez mieux utiliser avec des plantes par exemple.
Enfin, sachez que la créativité n’a pas de limites en ce qui concerne le choix de vos contenants.
Pratiquement tous les objets peuvent faire office de pot de fleurs, à condition que l’eau puisse s’échapper par le bas. Et si vous optez pour des pots classiques, misez plutôt sur la terre cuite, la céramique ou le métal. Le plastique n’est pas seulement problématique au niveau écologique, il est souvent aussi moins durable que les autres matériaux. Cependant, si vous avez déjà (comme moi) des contenants en plastique, ne les jetez pas, utilisez-les jusqu’au bout. Vous pouvez également ré-utiliser les pots en plastique de la jardinerie pour repiquer vos jeunes plants.
Comme vous pouvez le voir, il est possible de se lancer dans le balcon-jardinage sans faire de cette entreprise une catastrophe écologique ! En suivant ces conseils, ne serait-ce que 1 ou 2 pour commencer, vous pourrez avoir votre petit coin de verdure avec bonne conscience.
Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le partager. D’autres conseils, astuces et réflexions vous attendent également sur mon-balcon-jardin.com.