L’amarante, une plante (presque) idéale en permaculture

Présentation de l’amarante

L’amarante est une plante annuelle de la famille des Amaranthaceae, qui comprend environ 60 espèces différentes.

Originaire d’Amérique, elle était couramment cultivée dans les potagers européens jusqu’au XIXe siècle.

C’est donc en quelque sorte un légume oublié… qui revient peu à peu au goût du jour.

Amarante se développant en sol nu
L’amarante peut devenir très invasive…

Résistante, facile à cultiver, décorative, favorable à la biodiversité, et comestible, c’est en effet une culture à envisager dans un jardin en permaculture.

On retrouve aussi de l’amarante, à l’état spontané, dans de nombreux potagers… A tel point qu’elle est souvent considérée comme une mauvaise herbe

Il est vrai qu’elle peut s’avérer très invasive, bien qu’il s’agisse d’une annuelle. En effet, ses multiples graines se ressèment spontanément au printemps suivant.

Les tiges de l’amarante sont dressées et peuvent atteindre, pour certaines variétés, jusqu’à 2.5 mètres de haut. Les feuilles sont grandes, ovales et de couleur vert foncé. Les fleurs, petites et regroupées en panicules, sont de couleur rouge, rose, violette, blanche ou vertes, selon les variétés. Les graines, minuscules, brunes ou noires, ont une texture dure.

Les amarantes spontanées, plantes bioindicatrices

Certaines variétés, apparaissant ici ou là, nous donnent de précieuses indications sur l’état du sol de notre jardin.

Voici les 4 principales répertoriées par Gérard Ducerf dans son « Encyclopédie des plantes bio-indicatrices » * :

  • L’amarante blanche (Amaranthus albus)), originaire d’Amérique du Nord, est aujourd’hui notamment présente dans les vallées alluviales de la zone méditerranéenne. Elle témoigne d’un excès de fumure potassique minérale, d’arrosages excessifs en périodes chaudes, ou simplement d’un contraste hydrique importante. On la retrouve dans les jardins, les vergers, les vignes ou encore en bords de route et les terrains vagues.
  • L’amarante hybride (Amaranthus hybridus), provenant d’Amérique, on la trouve fréquemment dans les vallées alluviales, en lisières et clairières de forêts, ainsi que dans les jardins, où elle nous indique un excès de potasse, si elle apparaît au printemps. Quand elle apparaît à l’automne, elle nous indique au contraire que nos cultures ont manqué de potasse ou d’azote (faim d’azote) au printemps.
  • L’amarante blette, ou sauvage (Amaranthus blitum), indique un excès, ou un manque (selon la période d’apparition, comme pour l’amarante hybride), d’azote et/ou de potasse. Elle apparaît fréquemment dans les vallées d’alluvions, les lisières ou clairières forestières ainsi que les diverses zones de culture. C’est la meilleure des variétés spontanées pour ce qui concerne l’alimentation.
  • L’amarante couchée (Amaranthus deflexus) se retrouve dans les sables de fleuves et rivières, et plus particulièrement dans les vallées alluviales de la région méditerranéenne. Elle colonise aussi les jardins, les vignes, les vergers, les bords de route… où elle indique une pollution, qu’elle soit d’origine chimique ou organique (apports en excès). Mieux vaut ne pas la consommer…

* Sources :

Variétés d’amarantes cultivées

Il existe de nombreuses variétés d’amarantes cultivées, chacune ayant ses propres caractéristiques et utilisations.

En voici quelques exemples parmi les couramment cultivées :

  • L’amarante queue-de-renard (Amaranthus caudatus), également appelée blé des Incas, ou épinard chinois, est la variété la plus fréquemment cultivée, notamment pour ses tiges (souvent utilisées pour faire des jus ou des thés) et ses feuilles comestibles.
  • L’amarante rouge (Amaranthus cruentus), appréciée principalement pour ses graines comestibles. Mais ses tiges et ses feuilles, également comestibles, agrémenteront par exemple vos soupes et vos ragoûts.
  • L’amarante à tête plate (Amaranthus hypochondriacus) se cultive pour ses grandes feuilles plates et comestibles (goût légèrement sucré).
  • L’amarante de jardin (Amaranthus tricolor), cultivée pour ses feuilles comestibles (fines et délicates, au goût légèrement poivré) et sa belle floraison.

Il y a aussi des variétés ornementales, cultivées pour leurs fleurs colorées comme par exemple Amaranthus caudatus ‘Viridis’  (belle floraison de fleurs vertes).

Intérêts de l’amarante

Propriétés

L’amarante est riche en nutriments :

Feuilles d'amarante pouvant être utilisée en cuisine
Les feuilles d’amarante, mais aussi les graines sont consommables
  • Protéines : il s’agit de l’une des plantes les plus riches en protéines (elle contient jusqu’à 15 % de protéines en poids sec). Les protéines de l’amarante contiennent tous les acides aminés essentiels nécessaires à l’organisme.
  • Fer : l’amarante est une excellente source de fer, nécessaire à la production de globules rouges et à la régulation de la croissance cellulaire. Elle contient jusqu’à 7 fois plus de fer que les épinards.
  • Magnésium : elle est riche en magnésium, un minéral essentiel pour le bon fonctionnement des muscles et des nerfs. Il contribue également à la santé osseuse et cardiaque.
  • Calcium : c’est une bonne source de calcium, un minéral important pour la santé des os et des dents.
  • Vitamines : elle est riche en vitamines, en particulier en vitamine C (système immunitaire), et en vitamine A (vision, croissance cellulaire).
  • Fibres : cette plante contient des fibres alimentaires, qui aident à la digestion et à la régulation du taux de sucre dans le sang.

Utilisations culinaires de l’amarante

Utilisée dans la cuisine depuis des siècles, elle est appréciée pour son goût et sa texture uniques. Voici quelques utilisations culinaires courantes de l’amarante :

  • En porridge épais et crémeux, éventuellement servi avec du lait, du miel ou des fruits frais ;
  • Ajoutée à des soupes et à des potages pour donner plus de consistance et de nutriments.
  • Combinée avec des légumes, des herbes et des épices, pour des salades ou des pilafs.
  • Grillée ou torréfiée pour faire des snacks croquants et savoureux.
  • Moulue en farine, elle est utilisée pour faire des galettes, des crêpes, des pancakes, des pains, des gâteaux, des pâtes.

Pour éliminer les acides phytiques (pouvant causer des problèmes de digestion), l’amarante doit être trempée ou cuite avant d’être consommée… avec modération.

Utilisations médicinales de l’amarante

L’amarante s’utilise depuis des siècles en médecine traditionnelle pour ses propriétés médicinales :

  • Digestion : l’amarante est utilisée pour traiter les troubles digestifs tels que la constipation, les ballonnements et les douleurs abdominales. Elle contient des fibres qui aident à améliorer la digestion et à réguler les mouvements intestinaux.
  • Anémie : c’est une plante riche en fer, ce qui en fait un remède efficace pour traiter l’anémie.
  • Maladies cardiaques : l’amarante contient des acides gras insaturés qui aident à réduire le taux de cholestérol dans le sang et à prévenir les maladies cardiaques. Elle est également riche en magnésium, qui est essentiel pour la santé cardiaque.
  • Diabète : elle contient des fibres solubles qui aident à réguler les niveaux de sucre dans le sang.
  • Stress : elle est riche en magnésium, qui est connu pour réduire le stress et l’anxiété.
  • Problème de peau : l’huile d’amarante s’utilise pour traiter les problèmes de peau tels que l’acné, les taches et les rides. Elle est également utilisée pour hydrater et nourrir la peau.

Comme pour toute utilisation médicinale d’une plante, prenez conseil auprès d’un médecin.

Intérêts de l’amarante dans un jardin en permaculture

L'amarante attire les abeilles et autres insectes pollinisateurs
L’amarante attire les abeilles et autres insectes pollinisateurs.

Facile à cultiver, l’amarante ne nécessite que peu d’entretien.

De croissance rapide, elle a la capacité à pousser dans des conditions de sécheresse et de sols pauvres.

En fixant l’azote atmosphérique, elle sera bénéfique pour les cultures suivantes (à condition de laisser sa végétation se décomposer sur le sol… avant formation des graines).

Cette plante attire en outre les insectes pollinisateurs et les oiseaux (qui se nourrissent de ses graines). Elle contribue donc à augmenter la biodiversité dans un jardin.

Cultiver l’amarante

C’est une plante facile à cultiver et très résistante, capable de pousser dans des conditions difficiles, telles que la sécheresse et les sols pauvres.

Conditions de culture

N’appréciant pas vraiment l’eau stagnante, l’amarante nécessite un sol bien drainé.

Elle préfère un emplacement en plein soleil, mais s’adaptera à la mi-ombre.

Elle peut atteindre une hauteur de 2.5 mètres et servir ainsi d’ombrage bénéfique, notamment en cas de canicule, par exemple à une culture de salades ou de carottes en été.

Où cultiver l’amarante ?

L’amarante est invasive… Par conséquent :

  • Si vous la cultivez pour ses graines, ou en ornementale, cultivez-la plutôt dans des zones situées un peu à l’écart du potager ;
  • Si vous la cultivez pour ses feuilles, vous pouvez éventuellement l’implanter au sein de planches de cultures potagères. Mais coupez-la avant qu’elle ne forme des graines, sans quoi vos planches de culture pourraient en être rapidement envahies…

Préparation du sol

L’amarante apprécie un sol riche et bien drainé.

Commencez par aérer le sol, tout en éliminant les adventices, avec une Grelinette ou une Campagnole.

Apportez éventuellement un peu de compost bien mûr en surface (vous pouvez également l’enfouir superficiellement).

Semis

Semez les graines d’amarante directement dans le sol, en avril/mai, après les dernières gelées.

Semez en lignes espacées d’environ 60 cm pour faciliter la récolte ultérieure, à une distance de 15 cm. Après la levée, éclaircissez à 30 cm sur le rang (repiquez ailleurs les plantules prélevées).

Des semis plus précoces, en mars, sont également possibles en godets, en pépinière (intérieur ou serre hors-gel).

Arrosage

Même si elle résiste à la sécheresse, l’amarante nécessite un arrosage régulier (pour maintenir le sol humide), en tout cas si vous la cultivez pour consommer les feuilles, afin qu’elle ne monte pas trop vite en fleurs.

Mais n’arrosez pas en quantités trop conséquentes, car un sol trop humide peut causer la pourriture des racines. De même, pour cette raison, le paillage doit être bien réfléchi (utile en sol léger… mais à utiliser avec précaution, voire à éviter, pour cette culture, en sol plus lourd).

Récoltes

Les feuilles se récoltent, au fur et à mesure des besoins, 60 à 90 jours après le semis.

Récoltez les graines en coupant les tiges sèches. Puis laissez-les sécher à l’ombre.

 

Et vous-même, cultivez-vous l’amarante dans votre potager naturel ? Quelles utilisations en faites-vous ? Dites-nous tout en commentaire ci-dessous…

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