Vous avez un peu d’espace dans votre jardin, pensez à planter un arbre fruitier... Ou mieux encore plusieurs !
Récolter et déguster ses propres fruits au pied de l’arbre est, en effet, un bonheur incomparable.
Mais avant de voir comment planter un fruitier, réfléchissons déjà aux espèces qu’il est possible d’implanter chez vous…
Quels arbres fruitiers planter ?
La région dans laquelle vous vivez devra déterminer vos choix d’espèces fruitières (un olivier est adapté au climat méditerranéen, beaucoup moins aux froids nordiques…) ainsi que de variétés (des variétés anciennes bien implantées et adaptées à la région seront à choisir prioritairement).
Cherchez les vieux vergers autour de chez vous, renseignez-vous auprès des propriétaires… Vous pourrez y découvrir de véritables richesses variétales !
Les petits pépiniéristes passionnés par leur métier seront également en mesure de vous conseiller au mieux quant au choix des espèces et variétés adaptées à votre environnement (évitez les grandes enseignes dont le seul but est de vendre…).
L’espace disponible, constitue également un critère important pour le choix des espèces fruitières à planter. Les arbustes (pêchers) ont besoin d’être espacés de 3 à 4 m, les arbres à développement moyen (pommiers, poiriers, pruniers, kaki…) : de 5 à 8 m et ceux à fort développement (noyer, cerisiers) de 10 à 15 m.
Imaginez votre cerisier dans 20 ou 30 ans. Aura t’il suffisamment d’espace ? Ses racines ne risquent-elles pas alors de soulever une dalle ?
Que choisir ? Arbre greffé ou non ? Scion de 1 an, arbre formé ? Basse-tige, demi-tige ou haute-tige ?
Certaines variétés fruitières peuvent être semées directement en reproduisant fidèlement le type variétal ; c’est par exemple le cas des pêches de vigne ou de certaines variétés de prunes ou de noix. Le semis direct offre de bonnes conditions initiales de développement en supprimant le traumatisme de la transplantation. Ne vous privez pas de semer le noyau d’une pêche offerte par un voisin et qui vous aura régalé.
Mais d’une manière générale, les espèces fruitières à pépins, mais aussi de nombreuses variétés à noyau ne peuvent être reproduites que par greffage.
On peut évidemment greffer soi-même, mais c’est là un autre sujet.
Reste l’achat de scions ou arbres formés en basse, demi ou haute-tige :
Les scions (arbres de 1 an de greffe) sont bon marché et la reprise est plus facile. Le jardinier devra le tailler (ou non) et lui donner la forme qu’il souhaite. Un arbre issu d’un scion fournira ses premiers fruits en moyenne 3 ans plus tard qu’un arbre déjà formé (normal, il a 3 ans de moins…) mais il se comportera souvent mieux sur la durée (plus résistant, productif plus longtemps…)
Les fruitiers vendus prêts à produire sont donc déjà formés en basse, demi ou haute tige. Ces arbres ont plus de 3 ans après greffes et leur reprise sera plus délicate. En outre, ils coûtent beaucoup plus cher… Certes, on a des fruits plus tôt… Mais je ne pense pas que l’on soit gagnant sur la durée.
Quand planter un arbre fruitier ?
De nombreux lecteurs me disent avoir planté un arbre fruitier en fin de printemps ou carrément en plein été… et s’étonnent que celui-ci meure…
Alors, oui, il est certes plus agréable de jardiner en été…
Mais ce n’est pas le moment pour planter un arbre fruitier. Les températures élevées et le manque d’eau risquent alors tout simplement d’anéantir ses chances de reprise.
Le repos végétatif (c’est-à-dire de la fin de l’automne à la fin de l’hiver) est sans contestation possible le meilleur moment pour planter un arbre fruitier.
Traditionnellement, on plante à la sainte Catherine (25 novembre), obéissant au vieux dictons “A la sainte Catherine tout bois prend racine”.
Et c’est certes une très bonne période ; la date précise n’a par contre, je pense, que peu d’importance…
Il semble toutefois opportun de planter en lune descendante, période du cycle lunaire pendant laquelle la sève se retire vers les racines.
Plantez les arbres fruitiers de préférence en jour Fruit (voir le calendrier lunaire du mois).
Une conjoncture idéale intégrerait également une phase lunaire croissante (de la nouvelle lune à la pleine lune)…
Préparer la plantation des arbres fruitiers
- Creusez, si possible un bon mois avant la plantation, un trou large (50 cm à 1 m pour un arbre déjà bien développé) et de 50 à 70 cm de profondeur. Mettez d’un côté la terre de surface et d’un autre la terre (souvent plus lourde) des profondeurs :
- Mettez du compost mûr ou demi-mûr (ou un engrais organique spécial fruitiers du commerce) au fond du trou. Mélangez avec un peu de terre ;
- Si les racines de l’arbre à planter sont à nue, formez un petit monticule au milieu du trou. Vous étalerez les racines de l’arbre sur ce monticule ;
- Mettez en place un tuteur (cela évitera de blesser les racines avec le tuteur si on le plantait après l’arbre).
En savoir plus sur la fertilisation des arbres fruitiers
Planter un arbre fruitier
- Juste avant de planter un arbre fruitier, coupez nettement les racines abîmées. Si possible, pralinez les racines dans une bouillie de terre argileuse, de bouse et d’eau. Ce pralinage favorise la reprise ;
- Plantez l’arbre fruitier hors période de gel, de préférence par une belle journée un peu fraîche mais ensoleillée…
- Étalez les racines de part et d’autre du monticule (plant à racines nues), ou placez simplement la motte au fond du trou (plant en motte) ;
- Recouvrez d’abord avec la terre de profondeur (mise de côté lorsque l’on a creusé le trou) mélangée à un peu de compost ;
- Comblez le trou avec la terre de surface également mélangée à du compost ;
- Maintenez le collet ou le point de greffe juste au-dessus du niveau du sol ;
- Tassez avec les pieds juste autour du plant ;
- Vous pouvez rajouter une bonne pelletée de compost à la base du plant ;
- Arrosez copieusement au pied après la plantation, même s’il pleut ;
- Paillez.
Beaucoup rabattent les scions à la plantation… Moi non ! La formation des arbres fruitiers, voilà sans doute là le sujet d’un prochain article… À bientôt,
Vos commentaires et encouragements font toujours plaisir.
Allez, je vous laisse aller planter un arbre fruitier dans votre jardin (enfin, si c’est la bonne période pour le faire…).
En complément, voici un article consacré à la transplantation d’un arbre (même si c’est peu recommandé, il peut arriver que l’on ait besoin d’en déplacer).
Et si vous avez besoin de conseils, précis et adaptés à vos conditions de culture, pour la plantation ou l’entretien de vos fruitiers, cliquez simplement ici.