Vous observez votre potager… Quand soudain vous voyez que les feuilles de tomates se recroquevillent !
Allez… Pas de panique.
L’enroulement des feuilles de tomates est un phénomène courant en été, ou même au printemps sous serre insuffisamment ventilée.
Et d’ailleurs, avec ce printemps déjà très chaud dans la plupart des régions (article rédigé en 2017), vous aurez peut-être constaté que les feuilles de vos plants de tomates (notons déjà que certaines variétés de tomates y sont plus sensibles que d’autres) se recroquevillent sur elles-mêmes.
Ce phénomène est en général sans grande conséquence sur les récoltes à venir.
Mais il est néanmoins intéressant d’en connaître les raisons et d’ainsi pouvoir l’éviter.
On distingue 2 cas de figure :
- Par forte chaleur, les feuilles de tomates se recroquevillent pendant la journée, mais s’ouvrent avec la fraîcheur du soir ;
- Qu’il fasse chaud ou non, les feuilles restent recroquevillées le soir. Il s’agit alors de la maladie de l’enroulement, une maladie physiologique.
Voyons comment aborder ces 2 cas.
Les feuilles de tomates se recroquevillent quand il fait chaud
Les feuilles de tomates se recroquevillent tout simplement pour se protéger de la chaleur (remarquez au passage l’intelligence des plantes).
À la fraîcheur du soir, le feuillage s’ouvre à nouveau. C’est ainsi que vous pourrez savoir qu’il ne s’agit pas de la maladie de l’enroulement).
Ce phénomène s’observe très fréquemment pour les cultures de tomates sous abri, mais parfois (de plus en plus souvent…) également en extérieur en cas de fortes chaleurs.
Dans le cas d’une culture sous abri, si c’est possible, ouvrez plus grand votre serre ou tunnel de culture (ce qui est de toute façon préférable en cette saison) et ce en permanence (Inutile de refermer le soir… Une relative fraîcheur et une bonne aération sont profitables).
Que ce soit sous serre ou en extérieur, il serait peut-être aussi utile d’arroser un peu plus copieusement. Mais n’arrosez pas pour autant tous les jours :
- Dans un sol léger, avec un bon paillage, un arrosage copieux (3 à 5 litres par pied) tous les 5-7 jours est normalement suffisant ;
- Dans un sol lourd (retenant mieux l’eau), également paillé, vous pourrez en général vous contentez d’un arrosage tous les 10/15 jours (5 litres par plant).
Vous trouverez également sur cet article consacré aux arrosages les quantités théoriques préconisées au m² (non pas par plant) pour chaque légume.
Et surtout arrosez au pied (par d’aspersion pour les tomates) et de préférence le soir (ce qui vous permettra justement de constater si les feuilles s’ouvrent ou pas) ou le matin de bonne heure, jamais en pleine chaleur, même si c’est à ce moment-là que vous observez ce phénomène (car outre le choc thermique, l’eau s’évapore extrêmement vite, ne profitant pas aux cultures).
Maladie de l’enroulement des feuilles de tomates
Les causes de la maladie
D’une manière générale, on peut résumer la cause de la maladie de l’enroulement à une alimentation irrégulière en eau.
Les feuilles de tomates se recroquevillent… Elles s’enroulent même (en commençant par celles du bas) et deviennent « cassantes » (autre façon de distinguer la maladie d’un simple enroulement thermique). Elles ne s’ouvrent pas avec la fraîcheur du soir.
Mais les raisons de cette alimentation irrégulière peuvent être multiples, et même « opposées » (trop ou pas assez d’eau) :
- Des arrosages trop espacés (notamment dans un sol léger, retenant peu l’eau) ;
- Des arrosages trop fréquents ou trop copieux dans un sol lourd, ayant par nature tendance à s’asphyxier suite à un excès d’eau. On observe ainsi fréquemment ce phénomène suite à des orages particulièrement violents. Si vous avez un sol lourd, il sera alors peut-être nécessaire d’assurer un bon drainage…
- Une taille sévère des plants de tomates, engendrant un déséquilibre entre les fortes capacités d’absorption des racines et un feuillage alors réduit, ce qui aura pour conséquence un excès d’eau dans le feuillage (c’est encore une bonne raison de ne pas tailler les plants de tomates, comme je le préconise notamment ici).
Comment éviter que les feuilles de tomates s’enroulent ?
On me demande fréquemment comment traiter l’enroulement des feuilles de tomate… Nous allons voir ici qu’il s’agit avant tout d’observer… et d’adapter nos pratiques.
Disons déjà que la maladie de l’enroulement aura en général peu de conséquences sur vos récoltes.
Néanmoins, lorsque les feuilles de tomates se recroquevillent sur elles-mêmes, les fruits en deviennent moins bien protégés des rayonnements du soleil.
Ce qui peut potentiellement engendrer des brûlures sur les tomates…
Aussi, pour limiter au maximum cette maladie, il est important de pailler et d’arroser le plus régulièrement possible.
Ce qui ne veut pas dire le plus souvent possible… On parle bien de régularité.
Vous pouvez partir sur les bases préconisées plus haut et adapter progressivement votre fréquence d’arrosage selon vos observations.
Concrètement, si vos plants semblent souffrir d’un manque d’eau, raccourcissez peu à peu le délai entre 2 arrosages (en retirant d’abord une journée sans arrosage, mais pas 3 ou 4 d’un coup).
Si au contraire, vous pensez avoir trop arrosé (voir aussi par rapport aux fréquences et aux quantités indiquées plus haut), cessez les arrosages pendant un moment. Les feuilles devraient finir par reprendre un aspect normal. Par la suite, essayez de diminuer votre fréquence d’arrosage, là encore progressivement.
Autres causes possibles
Pour compléter notre tour d’horizon sur ce phénomène d’enroulement, signalons d’autres causes possibles :
- Un excès d’azote (veillez à une fertilisation équilibrée) ;
- Ou encore des blessures sur les racines suite à du binage mal contrôlé (encore une raison de pailler !) ;
- Les pucerons peuvent également engendrer un enroulement des feuilles de tomates… Ce type d’enroulement est particulier puisqu’on observe alors aussi un rétrécissement des feuilles (ce que n’est pas le cas pour ce qui nous concerne aujourd’hui) ;
- Une maladie virale… Dans ce cas, outre les feuilles recroquevillées, on peut faire des observations diverses et variées en fonction du virus. Les nouvelles pousses se développent mal et semblent frapper de « nanisme », le plant se retrouve dépourvu de bouton terminal, le feuillage prend une coloration anormale, etc. L’arrachage (puis destruction du plant) est alors en général la solution la plus sage.
Notez que les fréquences et quantités d’eau à apporter ne sont que des indications ne pouvant tenir compte des conditions de culture de chacun. C’est par l’observation que vous arriverez, peu à peu, à déterminer ce qui convient chez vous…
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