Pourquoi et comment utiliser le fumier au Potager en Permaculture ?

Le fumier, utilisé en agriculture depuis la nuit des temps, est un matériau organique très utile pour enrichir la terre d’un potager naturel.

Mais cet amendement naturel est (trop) souvent utilisé sans discernement, avec parfois des effets extrêmement néfastes…

Nous allons voir dans cet article quand, et comment, utiliser le fumier au jardin en permaculture. Lequel utiliser en fonction du contexte. Mais avant cela, commençons par nous mettre d’accord sur ce dont nous parlons…

Qu’est-ce que le fumier ?

Il s’agit d’un matériau organique (animal et végétal) issu d’élevages agricoles  ou familiaux.

Privilégiez les élevages bio et les ferme en élevage extensif (les animaux disposent d’un espace conséquent), moins enclins à bourrer les animaux d’antibiotiques notamment.

Le fumier est constitué de 2 matériaux distincts :

  • Les déjections animales, riches en azote et divers oligo-éléments (se libérant assez vite). Elles favorisent ainsi le développement des plantes ;
  • La paille, ou un autre matériau végétal (en général fibreux), utilisé en litière. De par sa teneur en carbone, ce matériau produira l’essentiel de l’humus issu de la décomposition du fumier.

Il est déconseillé d’utiliser les déjections seules (Il s’agit alors de crottin, de bouse… mais pas de fumier), sans paille (ou autres matériaux ligneux, comme du broyat par exemple), au potager.

En effet, trop azotées, elles risquent de brûler les racines.

De plus, elles se décomposent souvent mal… Ce qui aura possiblement des conséquences au niveau sanitaire (en particulier pour les légumes racines, mais aussi des légumes-fruits qui seraient en contact avec le sol).

Intérêts au jardin potager

Le fumier un amendement, dont le rôle est d’améliorer le sol et de favoriser ainsi un meilleur développement des plantes cultivées (par opposition aux engrais qui ont pour objectif de nourrir directement les plantes).

Concrètement, il enrichit la terre en humus stable, dont les intérêts sont multiples :

  • L’humus constitue un support de culture riche et équilibré ;
  • Il rend la terre plus perméable et plus facile à travailler ;
  • Il améliore la structure du sol en allégeant les terres grasses (fumier de cheval) et en donnant plus de corps aux terres légères (fumier de vache) ;
  • Il contribue à rendre le sol plus riche en micro-organismes et autres vers de terre.

Les différents types de fumier

Chaque fumier présente des caractéristiques différentes.

Dans l’idéal, choisissez donc l’un ou l’autre en fonction de la nature du sol de votre jardin, de son état, de la période d’apport et des besoins particuliers des plantes cultivés.

Fumier de vache

Le fumier de bovin est un matériau froid, lourd, humide et compact.

Il donnera plus de corps aux terres légères et leur conférera une certaine fraîcheur (intéressante pour les chaleurs estivales).

Fumier de cheval, d’âne ou de mulet

Le fumier de cheval, et plus largement d’équin, est un matériau chaud et léger.

Il est idéal pour les terres lourdes, argileuses, qu’il allégera et réchauffera.

Du fait de sa rapide et forte montée en température, c’est celui que l’on utilisera de préférence pour la constitution des couches chaudes.

Fumier de mouton ou de chèvre

Les fumiers ovins sont secs, chauds et particulièrement riches en potasse (ils sont donc notamment profitables pour les légumes-fruits).

En cas d’apport au printemps, ils doivent impérativement être compostés, car ils risquent de brûler les racines.

Fumier de porc

Celui de porc n’est en général pas recommandé, car extrêmement froid.

Toutefois, mélangé à d’autres fumiers ou intégré à un compost végétal, il sera remarquable pour fertiliser les courges ou les concombres.

Fumier de volaille

Le fumier de volailles est très chaud et particulièrement riche en azote (il doit ainsi être utilisé avec précautions : risques de brûlures des plantes) et en potasse.

Pauvre en humus, il est plutôt considéré comme un engrais qui pourra être utilisé pour booster les plantes à croissance rapide. Mais, de préférence, on l’intégrera au compost.

Fumier de lapin

Il améliore les sol légers. Vous pouvez l’utiliser au moment du bêchage de votre terrain.

S’il est parfaitement décomposé, épandez le fumier de lapin en fine couche sur la terre, ce qui ne pourra que l’améliorer.

Les apports de fumier au jardin

Intégrez-le au compost

D’une manière générale, il est préférable de le composter, car il contient des germes pathogènes et des graines d’adventices qui ne demandent qu’à germer.

Il peut être composté seul, mais le mieux est de le mélanger avec d’autres matériaux végétaux (compost plus équilibré).

Outre la quantité de matières organiques supplémentaires, il aidera le compost à chauffer plus vite et accélérera ainsi le processus de décomposition.

Épandez le fumier sur les terres

Il est également possible de l’utiliser comme amendement, pour améliorer un sol.

Quand mettre du fumier dans le jardin, et en quelle quantité au m² ?

À l’automne, épandez le fumier, à raison de 100 à 300 kg pour 100 m² (soit 1 à 3 kg au m²), sur une terre grossièrement travaillée, et laissez en surface, car ce matériau, surtout s’il est bien pailleux, a besoin d’oxygène pour se décomposer.

Quelques semaines plus tard (donc en hiver), vous pourrez éventuellement (mais ce n’est pas obligatoire comme nous allons le voir un peu plus bas) l’intégrer superficiellement au sol (pas trop profond, car l’oxygène est encore indispensable) par un léger griffage.

Mais avant cela, veillez à ce que le fumier soit suffisamment décomposé, sans quoi vous pourriez avoir pas mal de souci de larves parasitaires (taupins, vers blancs, tipules…)

De même, s’il est insuffisamment décomposé lors de son intégration au sol, les organismes décomposeurs auront besoin de beaucoup plus d’azote, qu’ils puiseront dans les réserves du sol, au détriment des cultures.

Une approche, plus « permacole » est possible.

Elle est moins risquée et, selon moi, préférable. Laissez-le en surface puis recouvrez-le de diverses matières plus ou moins ligneuses (paille, foin, feuilles mortes, BRF…).

Au printemps, continuez à pailler régulièrement par-dessus, avec pour objectif une couverture permanente du sol.

En procédant ainsi, vous vous inscrirez dans une pratique de jardinage naturel sans travail du sol (vous laisserez en fait les vers de terre travailler pour nous…).

Intégré à des buttes vivantes

C’est également un matériau très intéressant pour la constitution de buttes vivantes.

Pour la constitution de couches chaudes

Utilisez du fumier de cheval (frais) pour constituer vos couches chaudes.

Les différents fumiers déjà traités plus en détail sur le blog

 

Comme d’habitude, vos remarques, questions ou partages d’expérience sont bienvenus. Utilisez les commentaires ci-dessous…

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